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Jeu de rôle

Publié le 31 mars 2009 par Jlhuss

fillon.1238441420.jpgAinsi en dépit des critiques, “La France est la première place financière importante en Europe à se doter d’un texte réglementaire qui s’applique de manière stricte à l’ensemble des entreprises bénéficiant d’un soutien public exceptionnel dans le cadre de la crise financière”

 Le décret, qui sera publié dès mardi au Journal officiel, s’appliquera “au moins jusqu’à la fin de l’année 2010″  Il concernera les six banques ayant bénéficié du plan de sauvetage et les constructeurs automobiles. Les dirigeants de ces entreprises devront renoncer aux stock-options et aux actions gratuites, et encadrer en fonction de critères de performance non liés aux cours de bourse la part variable de leur rémunération. Leurs critères d’attribution devront être rendus publics et leur versement sera interdit si l’entreprise en cause est amenée à procéder à “des licenciements de forte ampleur”.

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Les éternels grincheux jugent ce décret «parfaitement insuffisant» et ne répondant pas «aux abus constatés jour après jour», sans vouloir reconnaître que l’initiative est tout à fait originale dans la communauté européenne. Côté syndical la difficulté à reconnaître les progrès en la matière est également perceptible : le dirigeant de la CFDT, François Chérèque, a critiqué sa durée limitée, tandis que le leader de Force Ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly, a estimé que ces restrictions ne devaient «pas se limiter aux entreprises qui obtiennent le soutien de l’État». «Ça ne suffit pas du tout, il faut un texte de loi (…)

Ces réactions négatives, outre le fait qu’elles nient l’évidence de l’action entreprise, font peu de cas de l’actionnariat salarié en général. Il serait dommage que pour donner du grain à moudre aux thuriféraires de la législation sous influence médiatique, on compromette l’intéressement du salarié aux résultats de son entreprise. On vient de percevoir cette réalité en ce qui concerne un établissement financier : plus de trois mille salariés étaient concernés et pas seulement quelques dirigeants indélicats.

Rien n’est pire que la « Loi de circonstance », prise à la va vite sous l’influence des médias, en pleine émotion. Dire que le  décret publié répond à toutes les questions posées par les rémunérations variables, certainement pas, mais il a le mérite d’exister et les donneurs de leçons devraient se rappeler qu’ils n’avaient rien proposé en la matière ni rien mis en œuvre durant les longues périodes pendant lesquelles ils ont été au pouvoir avec tout loisir d’agir et de légiférer dans le calme.

Il pourrait sembler logique de reconnaître la réactivité face à l’urgence sans cèder à la tentation de mettre en place un « machin » de plus  pouvant se retourner contre un grand nombre de salariés, mais le “jeu de rôle” domine la raison. Une réflexion plus calme, aurait sans doute été souhaitable au moment de l’instauration des 35 heures par exemple. Elle aurait évité les inadaptations sectorielles, les baisses importantes de pouvoir d’achat de nombreux salariés …

L’augmentation des salaires dans le privé depuis plusieurs années est de l’ordre de 3 à 4% quand l’augmentation des salaires des patrons est de l’ordre de 40% à près de 60%. S’il y a une différence si forte entre les rémunérations des dirigeants et celles des salariés, c’est parce que les uns ont droit à une rémunération variable calculée sur la performance de l’entreprise et pas les autres. Le bon choix n’est pas obligatoirement du côté de ceux qui réclament l’abolition de cet intéressement. « La solution du décret retenue par le gouvernement de François Fillon permet de tacler les mauvais comportements sans basculer dans une économie administrée” et de ne pas obérer l’avenir quant à la participation des salariés aux succès de l’entreprise.

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L’attitude obsessionnelle de l’opposition vis à vis du Président de la République est bien décrite dans une tribune d’abonné du Monde.fr sous la plume de Patrick D.  : “Tout autre serait une attitude adulte et responsable pensant que cet homme ne mérite ni excès d’honneur, ni excès d’indignité  que sa politique, ses idées peuvent être critiquées de façon sereine et qu’en 2012 le peuple français fera le bilan.”

Depuis très très longtemps, des lustres, personne, à droite comme à gauche, n’osait toucher autrement qu’en paroles, à ces questions. Donner quelques coups de pied dans la fourmilière n’est pas le moindre mérite de ce gouvernement et de ce Président. Il reste certainement beaucoup à faire, mais personne ne devrait pouvoir honnêtement nier cette avancée : mais les dérives ne sont pas unilatérales.



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