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Au secours, la FINMA se congratule

Publié le 31 mars 2009 par Kalvin Whiteoak

La FINMA, cet engin peu efficace et complaisant qui est entré en fonction au début de l’année sous l’auguste présidence de l’ancien UBS boy Eugen Haltiner s’autofélicite des trois premiers mois de sa vie. La FINMA c’est un machin qui fonctionne avec au moins 300 gugusses qui sont censés se pencher sur un certain nombre de problèmes de façon efficace et transparente.

Pour la transparence on repassera, puisque la mort du secret bancaire a passé par une décision en catimini et en vitesse de la FINMA exigée en “toute indépendance” par le Conseil fédéral au sujet de la levée du secret bancaire dans l’affaire UBS. Pour l’efficacité on repassera aussi, car ils sont incapables de déterminer la hauteur de la pile de cadavres qui gisent encore dans le bilan UBS.

Et le problème majeur de cette crise se situe précisément là. Les banques ont encore au bilan et hors bilan des quantités d’actifs pourris que les organes de contrôle ne sont en mesure de découvrir que lorsque c’est trop tard. Ceci explique d’ailleurs pourquoi UBS, renflouée à coups de milliards par le contribuable suisse, continue de péricliter et n’est capable d’annoncer, trimestre après trimestre, que de nouvelles dépréciations d’actifs.  Et sur cette question cruciale, la FINMA manque complètement sa cible et faire rire bien au delà des frontières helvètes.

Elle reconnaît avoir été incapable de voir venir la crise à temps. Dans quelques années elle reconnaîtra tout en bas d’un communiqué de presse qu’elle n’a pas été capable de mesurer l’ampleur des dégâts contenus dans les bilans de certaines banques et singulièrement de l’UBS. On rappelle qu’on devait soi disant faire des affaires sur les crédits pourris rachetés par le STabMAchin : de fait, ce dernier a déjà perdu plusieurs milliards rien qu’en 2008, ce qui a d’ailleurs précipité le bilan de la BNS dans le rouge.

Si l’on souhaite que le système bancaire joue à nouveau son rôle, on doit le purger. Mais pour le purger, il faut exiger des comptes clairs et précis et surtout prendre le temps de les analyser et non pas gober benoitement la bonne parole qui vient de la direction de UBS.

Or ce qui se passe ces derniers jours sur le cours de bourse du titre de l’ancienne grande banque est révélateur : personne ne fait confiance à ses dirigeants pour une première mission toute simple: établir des comptes véridiques et sincères. Et à chaque fois que de l’argent public renfloue ses caisses, il ne ressort pas mais sert simplement à rééquilibrer un bilan bien plus malade qu’elle ne le reconnaît officiellement. Difficile dès lors de lui faire confiance en y plaçant de l’argent, quand elle est incapable de “compter sa propre caisse” le soir.

De son côté, si la FINMA n’est même pas capable de lire un bilan et d’en tirer des conclusions sérieuses, elle ferait mieux de démissionner en bloc pour se consacrer à l’organisation des activités ludiques dans un club de vacances : ça coûte moins cher à la collectivité et surtout c’est à la portée de ses fonctionnaires.

Quant aux politiques qui regardent passer les trains, il leur serait peut-être utile de savoir qu’il ne faut pas compter avec la FINMA dans sa composition actuelle et qu’il convient d’en changer au plus vite.

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