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Vivent les Paradis fiscaux

Publié le 31 mars 2009 par Lheretique

903782708.jpgJ'entends dans toutes les bouches parler des fameux paradis fiscaux comme si c'était le mal absolu. Cela commence à m'énerver, et cela sent le bouc-émissaire à plein nez. Maintenant, les gouvernements feraient bien d'y réfléchir à deux fois, et je tiens à dire à ce sujet que je ne soutiens absolument pas la proposition de Bayrou d'éradiquer les paradis fiscaux.

Bayrou dit souvent des choses très intelligentes, mais sur ce coup-là, ni lui si ses conseillers au MoDem n'ont réfléchi. Je ne lui jette pas la pierre, ailleurs, c'est pire. Si les gouvernements du G20 décident de flinguer les paradis fiscaux d'un coup, ils vont générer une panique générale sur les marchés boursiers. Cela pourrait préfigurer une crise d'une toute autre ampleur que celle que nous connaissons. Expliquons-nous : je reviens à l'article où j'avais comparé les marchés financiers à un troupeau de paisibles brontosaures broutant çà et là. Vous avez vu les bestiaux. J'ai déjà expliqué qu'ils étaient assez tranquilles, mais facilement nerveux. Si non contents de les paniquer, vous les acculez...alors là...

Or, c'est exactement ce que se proposent de faire de nombreux commentateurs et hommes politiques un peu partout dans le monde. Je ne dis pas qu'il ne faut pas réformer les règles de fonctionnement avec les paradis fiscaux, mais alors, sans provoquer une panique générale. Il faut proposer des portes de sortie acceptables pour les fonds qui y sont. Le remède pourrait être sinon bien pire que le mal.

Pourquoi un paradis fiscal se crée-t-il ? Parce que la fiscalité des États est souvent trop élevée pour toute une série d'acteurs économiques. Proposer l'amnistie fiscale, ce n'est pas suffisant et prouve que ceux qui la proposent n'ont rien compris. Quelle perspective pour des fonds planqués à l'étranger si en rentrant, ils se sont taxer jusqu'à la moëlle ? Il faut en même temps réformer la fiscalité sur ces fonds, si on veut les voir revenir. Leur proposer une conversion en bons d'emprunts des États n'est pas idiot, mais en contre-partie, il faut leur assurer une fiscalité faible, voire très faible, et une certaine liquidité. Je mets au défi quiconque de parvenir à enfermer un brontosaure affolé dans un enclos.

J'ajoute qu'il y a une hypocrisie qui m'énerve : ce n'est pas à cause des paradis fiscaux que la crise s'est déclenchée ! qu'est-ce qui empêchait les états de légiférer sur les produits financiers ou les normes de contrôle ? La crise, elle est née en Amérique et s'est propagée dans les autres économies occidentales. Elle n'est pas née dans les paradis fiscaux.

Moi, ce que je crois, c'est surtout que les États n'ont plus un rond et essaient par tous les moyens d'en trouver. La charge contre les paradis fiscaux n'a aucune autre origine. S'il ne s'agissait que de moralisation, elle aurait eu lieu bien avant. C'est donc un prétexte et il y a derrière les grandes déclarations des mensonges éhontés.


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