Opération séduction de Rachida :un peu de décence !

Quasiment tout le monde connaît l’émission diffusée sur France 3 « Vie publique, Vie privée ». Rien que le titre laisse présager, lorsqu’on participe à une telle émission ou qu’on la regarde, qu'on va assister à un grand déballage personnel. Concept télévisuel qui plait selon les taux d’audience de cette émission et sa longévité dans le PAF! Hier soir, la Garde des Sceaux, ministre régalien, s’est largement dévoilée pour informer les Français de « qui elle est réellement ». On apprend donc qu’enfant elle était « turbulente » qu’elle avait déjà du « tempérament » qu’elle « avait des facilités que ses frères et sœurs, plus fragiles n’avaient pas », qu’elle a fait toute sa scolarité dans une école catholique, elle n’a pas souffert du regard parfois moqueur des enfants, qu’elle « doit beaucoup à Jacques Attali ». Tout d’un coup, son sourire s’efface lorsque la présentatrice aborde son mariage « arrangé » en 1992, idem lorsqu’elle évoque le « microcosme politique vulgaire » qui a fait tant d’allusions grivoises sur l’identité du père de son enfant.

Ses frères et sœurs ont joué le jeu et l’ont présenté comme une femme qui s’est toujours battue pour obtenir ce qu’elle voulait, déterminée, intelligente, gérant toute sa vie d’une main de fer. Évidemment, on ne peut rester insensible aux propos tenus par sa famille, son père en particulier qui est très fière de sa progéniture. Quel père ne l’est pas ? Toutefois, est-ce le rôle d’un ministre encore en exercice de s’exposer ainsi et de dévoiler des pans entiers de son intimité ? Certes, elle sera candidate aux prochaines élections européennes et sera la n°2 de la liste UMP pour l’Ile de France et nous savons qu’en campagne électorale la vie publique et la vie privée se mélangent outrageusement. Cependant, ce mélange ne frôle-t-il pas l’impudeur ? L’électeur doit-il tout savoir, y compris la vie personnelle, des représentants qu’il estime apte à défendre l’intérêt général ? A mon sens, il est nécessaire qu’une limite existe entre vie privée et vie publique et éviter ces déballages médiatiques.