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Le P.S de Mulhouse “karcherisé”… grâce à Sarko

Publié le 06 septembre 2007 par Namiride

En visite pour deux jours en Alsace afin d’y lancer le concept de «conseil des ministres décentralisé», Nicolas Sarkozy fait étape aujourd’hui à Mulhouse (Haut-Rhin), la ville de son secrétaire d’Etat à la Coopération, l’ex-socialiste Jean-Marie Bockel. Le président de la République y trouvera un terrain dégagé : il n’y a plus de PS à Mulhouse !

Mardi soir, le bureau national du PS a décidé de dissoudre la section locale, forte de 250 adhérents. Cette mesure sanctionne les troubles nés de la défection de Bockel, dont l’entrée au gouvernement a déchiré les socialistes mulhousiens. Selon Stéphane Le Foll, porte-parole du PS, la dissolution doit “permettre aux socialistes qui veulent garder cette étiquette de se reconstituer dans une nouvelle section pour aller à la bataille des élections municipales”.

Cette décision des instances nationales est saluée par les anti-Bockel. “Ça va nous aider dans notre travail de clarification», se réjouit Pierre Freyburger, le seul élu municipal PS à avoir démissionné de son poste d’adjoint. Pour «donner un autre visage de la gauche à Mulhouse et sortir du marasme”, il s’apprête à déposer sa candidature aux municipales. Avant cela, la première secrétaire fédérale du Haut-Rhin, Catherine Hoffarth, devra préciser aux ex-adhérents les conditions de leur réadmission. Parmi celles-ci devrait figurer l’engagement de “soutenir une liste de rassemblement de la gauche”, contre Bockel. François Hollande est attendu sur place d’ici la fin du mois pour une explication de texte.

De leur côté, les ex-socialistes fidèles à Bockel enragent. “C’est une décision stupide, un déni de démocratie”, grogne Denis Rambaud, président du groupe majoritaire au conseil municipal. A l’instar de la secrétaire de section, Michèle Striffler, il aurait souhaité que les adhérents puissent débattre de deux options : engager une liste PS contre Bockel ou “rejoindre sa liste de rassemblement”.

C’est la proposition qu’a faite le maire de Mulhouse, samedi, à plusieurs dizaines de militants. Cette rencontre a visiblement précipité la dissolution ordonnée par le parti.

Soutenu par le chef de l’Etat, qui veut faire de Mulhouse la vitrine de sa politique “d’ouverture”, Bockel semble bien parti pour constituer une “liste d’entente municipale”. L’alchimie en serait “un tiers de gens de gauche, un tiers de centristes et un tiers d’UMP”. “Cette disposition nous semble acceptable, sous réserve de quelques ajustements. C’est le meilleur choix possible pour Mulhouse”, soutient l’UDF-Modem Bernard Stoessel, qui vise de hautes responsabilités au sein de la communauté d’agglomération.

La député UMP Arlette Grosskost, qui avait vivement manifesté son courroux après l’entrée de Bockel au gouvernement et comptait en découdre avec lui “quoi qu’il arrive”, est finalement rentrée dans le rang, au nom de “l’intérêt général” : “En politique, il faut savoir avaler des couleuvres. Moi j’ai avalé un boa…” Reçue par Nicolas Sarkozy, elle a obtenu une place de premier adjoint au maire pour son suppléant Jean Rottner (UMP), un “droit de veto” sur les autres membres UMP de la liste Bockel et l’assurance de mener la liste de droite aux régionales dans le Haut-Rhin. “Evidemment, j’aurais voulu que Mulhouse soit une ville UMP, conclut-elle. Mais si ce qui se passe ici peut déstructurer un peu plus le PS au niveau national, c’est une vision que l’on peut comprendre…” (Libération.fr)


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