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Jean Paul II, 'Nous voulons voir Jésus' - La voie de la foi

Publié le 31 mars 2009 par Walterman
« Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur » (Jn 20,20). Le visage que les Apôtres contemplèrent après la résurrection était le même que le visage de ce Jésus avec lequel ils avaient vécu pendant environ trois ans, et qui maintenant les assurait de la vérité éblouissante de sa vie nouvelle en leur montrant « ses mains et son côté » (ibid.). Assurément, il ne leur fut pas facile de croire. Ce n'est qu'après un difficile cheminement spirituel que les disciples d'Emmaüs ont cru (cf. Lc 24,13-35). C'est seulement après avoir constaté le prodige que l'Apôtre Thomas a cru (cf. Jn 20,24-29). En réalité, bien qu'il ait vu et touché son corps, seule la foi pouvait le faire entrer pleinement dans le mystère de ce visage. C'était là une expérience que les disciples avaient déjà dû faire au cours de la vie historique du Christ, vu les interrogations qui leur venaient à l'esprit chaque fois qu'ils se sentaient interpellés par ses gestes et par ses paroles. On ne parvient vraiment à Jésus que par la voie de la foi, à travers un chemin dont l'Évangile lui-même semble déterminer les étapes dans la scène bien connue de Césarée de Philippe (cf. Mt 16,13-20). Comme s'il voulait faire un premier bilan de sa mission, Jésus interroge les disciples sur ce que « les gens » pensent de lui, et il reçoit comme réponse: « Pour les uns, il est Jean-Baptiste; pour d'autres, Élie; pour d'autres encore, Jérémie ou l'un des prophètes » (Mt 16,14). Réponse certainement pertinente, mais encore — et combien! — distante de la vérité. Le peuple arrive à percevoir la dimension religieuse vraiment exceptionnelle de ce rabbi dont les paroles fascinent tellement, mais il ne réussit pas à le situer au-delà des hommes de Dieu qui ont marqué l'histoire d'Israël. En réalité, Jésus est tout autre! Ce qu'il attend des « siens », c'est justement ce pas supplémentaire dans la connaissance, qui touche au plus profond de sa personne: « Et vous, que dites-vous? Pour vous, qui suis-je? » (Mt 16,15). Seule la foi professée par Pierre, et avec lui par l'Église de tous les temps, conduit au « cœur », atteignant la profondeur du mystère: « Tu es le Messie, le fils du Dieu vivant! » (Mt 16,16).

20. Comment Pierre est-il parvenu à une telle foi? Et que nous est-il demandé, si nous voulons suivre ses traces d'une manière toujours plus convaincue? Matthieu nous donne une indication éclairante dans les paroles par lesquelles Jésus accueille la confession de Pierre: « Ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux » (Mt 16,17). L'expression « la chair et le sang » évoque l'homme et le mode commun de connaissance. Dans le cas de Jésus, ce mode commun ne suffit pas. Une grâce de « révélation » qui vient du Père (cf. ibid.) est nécessaire. Luc nous offre une indication qui abonde dans le même sens lorsqu'il note que ce dialogue avec les disciples se déroula tandis que, « un jour, Jésus priait à l'écart » (Lc 9,18). Ces deux indications convergentes nous font prendre conscience que nous n'entrons pas dans la pleine contemplation du visage du Seigneur par nos seules forces, mais en laissant la grâce nous prendre par la main. Seule l'expérience du silence et de la prière offre le cadre approprié dans lequel la connaissance la plus vraie, la plus fidèle et la plus cohérente de ce mystère peut mûrir et se développer. L'expression de ce mystère culmine dans la proclamation solennelle de l'évangéliste Jean: « Et le Verbe s'est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu'il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité » (Jn 1,14).

Tertio millennio ineunte, 19-20



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