Plus on est de fous, plus on rit, dit-on. Dans quelques heures, ils seront donc 20 à se tripoter le point G pour tenter de résoudre un problème qu'ils ont créé en fourrant leurs doigts sales dans des emplacements qu'ils n'auraient jamais dû tripoter. Et pour corriger les errements de leurs turpitudes, ils vont nous proposer une double dose de fourrage de doigts sales dans des emplacements où ils ne devraient toujours pas tripoter. Bien sûr, pour s'assurer que les papouilles, pincements et insertions invasives seront bien faites comme il faut, c'est-à-dire à fond et plutôt deux fois qu'une, la Fraônce a clairement annoncé qu'elle surveillerait tout ça de très près.
Le décor est planté : le lupanar sera londonien, les démocraties seront faciles, peu farouches et accueillantes, et la mère maquerelle sera française. Quant à la vaseline, elle sera gratuite et disponible en jerricanes. Il y en aura besoin.
L'idée, finalement, est simple. La criiiiise s'étendant encore et encore, il faut agir. Certes, on a déjà cramé quelques centaines de milliards de dollars par-ci, et bousillé quelques centaines de milliards d'euros par là, et ... rien. Ou plutôt si : la situation a empiré. Et comme au précédent happening Petits-Fours, Interventionnisme et Paillettes, il n'y avait pas eu beaucoup de décisions concrètes, il a été décidé qu'il fallait à présent enclencher la vitesse supérieure : fini les buffets dinatoires chauds et froids, maintenant, on veut les putes et le champagne. Voilà qui est clair.
Et voilà donc les dirigeants des 20 économies les plus sévèrement burnées de la planète se rassemblant aux frais de la princesse Reine d'Angleterre pour déterminer si l'on devra continuer à jouer à Qui Veut Gâcher des millions milliards billions, ou, alternativement, se lancer dans un jeu de poursuite assez triviale où l'on doit chasser au calibre 12 la Galinette Financière, petite poule farouche des milieux boursiers qui se cache dans de véritables petits paradis fiscaux.
Côté Franchouillie, les conditions ont été posées, et elles seront fermement évaluées pour déterminer si le président s'est fait diplomatiquement fourrer ou s'il a réussi à faire passer ses couleuvres collectivistes dans les gosiers déjà bien préparés des autres puissances de la planète. C'en est même assez extraordinaire : jouant un petit De Gaulle en pleine crise de croissance, Sarkozy nous pond une version bien à lui de La Chaise Vide, cette magnifique pièce de théâtre européen des années 60. Pour le bouillant dirigeant, il faudra obtenir "quelques" points clefs sinon, c'est décidé, il s'arrêtera de respirer claquera la porte.
Je vous assure n'avoir aucune arrière-pensée.
Et ces points clefs, c'est quoi, exactement ?
Rien de bien nouveau sous le soleil : de l'intervention, de la répression, de la régulation, et du Je Me Mêle Des Autres Nations. C'est du Chirac, sans Corona et avec de la coke, ou du Mitterrand, sans la finesse mais avec les mêmes grosses ficelles politiques.
Au menu, nous avons donc :
- Changement des normes comptables et prudentielles, car il n'y a rien de tel que de changer les règles du jeu en cours de partie pour b(i)aiser tout le monde.
- Encadrement de la rémunération des "traders", parce que limiter les salaires en bas, avec le SMIC, et en haut, avec les impôts, les taxes et les lois, estampillées G20 ou pas, c'est le chemin vers plus d'égalité sociale et de lendemains qui chantent. A force de tirer le plancher et pousser le plafond, tout le monde va se retrouver, que dis-je, se tomber dans les bras les uns des autres dans une immense joie collective et citoyenne. Et comme ça a toujours marché avant, il n'y a pas de raisons que ça ne marche pas là encore, hein ?
- Possibilité de punir "(les traders) qui vont trop loin" : car une bonne fessée, c'est utile. Et Sarkozy sait en administrer, comme pour Charles Milhaud qui aura salement subi les pressions de l’Elysée pour qu’on lui laisse un strapontin : il a donc dû conserver - pov'chou - la présidence du conseil de surveillance d’Océor et les jetons de présence qui y sont associés. Ca, M. Sarkozy, c'est de la fessée ! Ca, monsieur le Président de la République Fraônçaise qui veut Punir Les Trédeurs Qui Vont Trop Loin, c'est de la punition version Super Méchante. Bravo !
- Enregistrement et surveillance des fonds spéculatifs : eh oui, maintenant, on va surveiller les fonds ! On va mettre en place une Security Exchange Commission aux Etats-Unis, moi, je vous le dis, et, au moins, une Autorité des Marchés Financiers ! Il faut ça, parce qu'actuellement, y'a - pardonnez moi l'expression m'ame Bouju - peau de zob... Comment ? On me souffle que ces institutions existent déjà... Eh bien il faut qu'elles surveillent plus ! C'est pourtant évident.
- Publication de Listes de Paradis Fiscaux : et, avec cette liste, je me demande pourquoi Sarkozy n'a pas demandé la publication officielle des Pages Jaunes Trafiquants d'Armes, ou le Botin Proxénètes & Dealers de Schnouffe. Parce qu'ou bien l'effervescent président ne connaît pas les paradis fiscaux et, on peut le dire c'est un gros naïf, ou bien il les connaît et dans ce cas, à quoi sert cette publication ? Oui, bien sûr, l'idée est de faire en sorte qu'il soit bien compliqué pour le
sodomisécontribuable moyen de s'enfuir de son enfer fiscal. Serait-ce à admettre qu'actuellement, c'est si facile ? Hmmmh... Cette demande, ça ressemble un peu à la création de l'AMF ou de la SEC : un truc qui existe déjà mais dont on veut un revamping Journalo-Compatible histoire de montrer qu'on fait des choses. - Et bien sûr, des "sanctions à appliquer à ces paradis fiscaux", parce qu'une bonne fessée, patati, patata... Sachant que la plupart des copains de Nicolas ont probablement pas mal d'intérêts planqués dans ces endroits, je ne pense pas m'avancer beaucoup en pariant sur un truc qui fait pschiiiit. Du Chirac, vous dis-je !
...
Non, décidément, le constat est sans appel : entre les clowns tristes qui tenteront de "relancer la machine" en injectant du fric par supertankers entiers et les petits gendarmes d'un mauvais spectacle de Guignol qui veulent jouer du gourdin sans savoir où cogner, on sent le désarroi gagner ces dirigeants qui n'ont aucune idée de ce qu'ils font.
Et alors qu'on peut très sérieusement envisager une désodollarisation du monde et qu'il faudrait, plus que probablement, un retour à l'étalon-or avant que tout ce papier ne vaille plus rien, nos bouffons sodomites de vieux et d'orphelins continuent leurs litanies d'imbécilités économiques sur fond de dépenses publiques rutilantes. En clair : amusez-vous, la facture est pour nous.
Pour le moment.