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Pourquoi pas moi ?

Publié le 31 mars 2009 par Gaby

Il y a un genre de personnes qui me fait totalement rêver. Vous savez , les gens qui ont un peu tout vu – tout fait ; mais pour de vrai hein ! , pas les gars qui se la racontent. Non non, le type de personnes qui ont vraiment été prof de surf à Hawaï et acteur de série Z à LA. Ceux qui, lors de dîners chez des amis, sont au centre des débats. Et « j’ai enseigné le saxo à Bill Clinton » par ici, et « j’ai été choisi comme prince du Wanaponga, dans le Pacifique » par là. Les types dont le CV rivalise avec celui d’Howard Hugues et qui ont testé à peu près tous les métiers possibles sur terre. D’Antiquaire à Montmartre jusqu’à boulanger à Tokyo, en passant par champion de rodéo au Texas et ambassadeur pour la Croix Rouge en Somalie …
Devendra Banhart - Fistful of Love (Antony & the Johnsons)
C’est ça la vie ! Moi j’ai fait ouvrier-ingénieur, technicien-ingénieur, chercheur-ingénieur, stagiaire-ingénieur et je serai bientôt ingénieur-ingénieur. Franchement, ça me fait presque chier. Ca ne m’étonnerai pas que d’ici 5 à 10 ans je change de métier ; mais en même temps ça ne m’étonnerai pas non plus que la sécurité l’emporte sur l’aventure et que je sois toujours chômeur je choisisse la stabilité.
Dans le temps (et oui, ma p’tite dame !) je l’aurais sûrement fait mais aujourd’hui ce n’est plus pareil, le moindre poste est convoité par 50 personnes et les recruteurs veulent des personnes de moins de 30 ans avec 15 années d’expérience dans le milieu. On ne peut plus trop voyager et travailler au gré des opportunités. A moins d’avoir un matelas financier considérable.
Dans le roman de Jean-Paul Dubois que je suis en train de lire, il y a un personnage comme ça. Aujourd’hui restaurateur mais auparavant « acteur, maçon, cavalier, plombier, aviateur, éleveur, journaliste et marchant ». C’est comme ça que j’aurai aimé vivre. Ou comme Paul Ackerman — l’écrivain et personnage principal (autobiographique ?) du roman —, pourquoi pas. C’est juste que j’ai beau retourner mes pauvres textes dans tous les sens, je n’y trouve aucune once de talent. Alors je me rabats sur son ami restaurateur.
Je l’aime beaucoup pourtant ce Paul Ackerman, il a quelque chose d’Hank Moody. Vous savez, l’écrivain joué par David Duchovny dans Californication. Tout deux écrivent mais ne savent pas trop où ils en sont dans la vie, tout deux ont des problèmes familiaux (mais il semble qu’ils ne soient pas les seuls), tout deux aiment les belles voitures (Porche pour Moody et Triumph pour Ackermann), tout deux vivent sur la côte et tout deux ont une passion qui me tient à cœur : le rugby pour Ackermann et les femmes pour Moody.

Et Jean-Paul Dubois retranscrit ça parfaitement. Vraiment incroyable cet auteur … ce qu’il écrit est juste impeccable. Une vie banale d’un père banal qui boit du lait et ne sait pas trop où il en est. Rendre intéressant une histoire qui ne l’est pas, c’est ça la vraie classe de l’écrivain.
Et moi, je ne veux pas être classe, je demande juste d‘avoir un travail intéressant, de rouler en Volkswagen, de téléphoner en Apple, de vivre avec une Miss météo Canal+ et de posséder une maison sur la côte. D’ailleurs, pour le téléphone c’est réglé, et si j’obtiens au moins une de mes quatre autres demandes, je pense que je pourrai m’estimer heureux ;)

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