Pour l'économiste Michel Dollé, l'emploi est "en miettes"

Coauteur du livre Investir dans le social, l’économiste Michel Dollé estime que les grandes victimes de cette crise "seront, comme toujours, les travailleurs précaires, les jeunes sortis sans diplôme ni qualification du systčme scolaire, les personnes peu qualifiées, ayant été amenées ŕ quitter, pour une raison ou une autre, leur emploi".

"Tous, précise-t-il, se trouvent au bas de l’échelle des revenus, tourbillonnent sur des emplois courts et sont bien plus fragiles que les salariés de grandes entreprises travaillant ŕ temps plein." On croit encore trop souvent que les écarts de salaires sont la principale cause des inégalités en France. En réalité, précise-t-il, "ce qui fait problčme, c’est l’emploi en miettes : les 10 % les moins payés travaillent en moyenne 13 semaines par an ŕ raison de 20 heures par semaine". Par conséquent, "travailler plus pour gagner plus, ce n’est sűrement pas favoriser les heures supplémentaires et donc freiner les embauches", comme le pense Nicolas Sarkozy, mais "bien viser ce public de personnes enkystées dans le sous-emploi et reconstruire pour elles un emploi meilleur".