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Otage ô désespoir

Publié le 01 avril 2009 par Beniouioui

Image1 Il y a une mode actuelle dont nous aimerions bien nous passer, c'est la prise d'otage.

Nous aimerions bien également nous passer de la petite fille de 12 ans qui s'habille en mini-short, du journaliste mal informé qui fait joujou avec les paroles du pape, du financier véreux qui ébranle un système avec un sourire satisfait et du méchant dictateur qui fait le concours de celui qui pissera du missile le plus loin.

Mais la prise d'otage, c'est notre révolte du jour.

Au Yemen, une tribu yéménite a encore enlevé un couple de néerlandais en tongs. L'AFP nous apprend aujourd'hui qu'ils sont saufs. Ouf! Les enlèvements yéménites font un peu partie du folklore. "Hum, je vais aller dans un pays à risque". Le problème est quand-même qu'on n'y comprend rien.

Aux Philippines, les fondamentalistes musulmans d'Abou Sayyaf détiennent en otage 3 agents de la Croix-Rouge depuis plusieurs mois déjà. Le pape s'en est ému et le monde entier doit commencer à en avoir sérieusement marre. Le fondamentalisme est une plaie, un piège dans lequel trop de jeunes plongent croyant que cela résoudra tous leurs problèmes. Un problème ne se résoud jamais par la négation de l'Homme. Il ne faut plus s'arrêter de crier cette évidence.

Jusque dans les grandes entreprises comme Caterpillar, les salariés mécontents utilisent maintenant cette même technique de guerre. La prise en otage de la direction accusée de tous les maux est devenue la catharsis facile de ceux qui ne veulent pas discuter. Dans notre société de l'argent-roi, patrons et employés se déchirent le gateau du malheur. L'entreprise doit réapprendre ce qu'est le bien commun afin de retrouver son utilité fondamentale. Employeurs ou salariés, relisons cette Doctrine Sociale de l'Eglise, développée par des industriels croyants du XIXé siècle, qui nous enseigne les bases d'une économie juste, d'une économie qui développe, d'une économie qui partage, d'une économie qui respecte.

Au G20, l'économie prise en otage essaie de sortir la tête de l'eau. Mais avec quelles solutions? Nous proposeront-ils la fameuse rengaine "Mars et ça repart" en évoquant les seules mesures économiques et en oubliant la nécessaire éducation éthique (rapport à l'argent, rapport aux autres)?

A la réflexion, peut-être l'Homme se prend-il en otage tout seul. L'Homme tombe parfois facilement sous le joug de l'argent, du désir, du pouvoir. Mais en regardant vers le ciel, il peut changer et revenir à son état naturel. L'Homme n'est pas le loup pour l'Homme décrit pas Hobbes. L'Homme n'est pas asocial et n'a aucunement besoin d'une société matérialiste qui en ferait l'otage de son égoïsme. L'Homme est créé à l'image de Dieu et a donc un rôle à jouer dans le plan de Dieu, comme l'a répété Benoît XVI au Cameroun. Qu'il soit pauvre, petit, riche ou malade, il est aimé de Dieu et a un talent au fond de son âme.

Aujourd'hui, la société ne pousse pas l'Homme à se libérer de cette étrange détention. Elle considère l'Homme comme un individu qui avance sans espérance.

Mais il n'est jamais trop tard. A l'image d' Ingrid Betancourt, l'otage la plus connue au monde qui a trouvé le chemin de la conversion, finissons notre Carême en beauté.

Si nous ne voulons pas être pris en otage, si nous voulons aimer, partager, rire et espérer, peut-être devrions-nous nous tourner plus souvent vers le ciel.

"La nuit dure longtemps mais le jour finit toujours par arriver", rappelle un proverbe africain.


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