Vous vous attendez à un poisson d'avril, hein ? Eh bien, à défaut d'en inventer un, je suis allée en pêcher un. Ce soir, sans le vouloir, en préparant ma salade de roquette (j'en mangeais bien avant qu'Obama ne s'y intéresse ; j'en cultivais même dans notre jardin !), je regardais bêtement le 20 heures (que voulez-vous, on s'occupe comme on peut quand on est célibataire ;) quand mon œil torve fut attiré par un sujet sur l'éolien. Vieux réflexe d'écolo sur la défensive… Genre, qu'est-ce qu'elles ont encore les éoliennes ? Mon oeuf dur dans la main, je défie Pujadas de mon regard le plus mal aimable, assez aiguisé ces temps-ci je dois dire. Alors, David, qu'est-ce qu'elles ont qui te défrisent les éoliennes ? Déjà qu'il a une coupe de Playmobil, le pauvre… Elles ralentissent la rotation de la Terre, qu'il me répond, sans se démonter. Mon oeuf toujours en apesanteur, je manque de le gober, tout oeuf dur qu'il est, quand il ajoute que ces frottements atmosphériques vont bientôt nous contraindre à rallonger nos journées d'une heure. En 1972, poursuit Pujadas (comment sait-il que je suis née cette année-là ?), les journées faisaient 24 heures. Aujourd'hui, elles font 40 minutes de plus. Et de nous montrer un horloger fort marri à l'idée de faire recycler toutes ses montres et ses réveils-matin… Enorme ! Arrive l'ingénieur de service (avec son casque de chantier, pour faire vrai) : seule solution, diminuer la hauteur des mâts, quitte à faire baisser le rendement des éoliennes (forcément, une éolienne au ras du sol, c'est tout de suite moins efficace ; c'est comme les bonsaïs : moins de prise au vent). Et pourquoi pas raccourcir Sarkozy et Pujadas, tant qu'on y est, eux qui sont déjà hauts comme des trolls. Je ne pense pas me tromper en vous disant que c'est une grosse prise que j'ai ferrée, pour une première pêche au poisson d'avril : autant dire un poisson-scie, comme ça, on coupe les éoliennes avec ! Et si j'me trompe, vous me couperez la parole itou.
Photos : Ose-t-on faire des poissons d'avril quand on est fileteuse ? Pas sûr. Celles que j'ai rencontrées à Collioure retiraient en moyenne l’arête centrale de 420 anchois par jour !