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Comment les ebooks vont ruiner le marché de l'édition

Par Actualitté
Travaillant à l'Oxford University Press, et auparavant éditeurs chez Little & Brown, non sans avoir commencé chez Barne & Noble, Evan Schnittamn est ce que l'on peut appeler un homme de bon conseil, ou du mois à l'expérience avisée. Le dernier billet publié sur son blog circule de plus en plus et véhicule une angoisse sourde : celles des éditeurs à l'égard des livres numériques. Légitime ? C'est un peu plus compliqué.
Quelques principes historiques (désolé)
Le marché du livre a pour base un certain contrôle des coûts et depuis la nuit des temps, c'est sur cette fondation que repose le marché. La construction et l'établissement d'un réseau de distribution, de diffusion, de vente... n'enfonçons pas plus de portes ouvertes. Interviennent également le marketing, et les gestions de droits et d'achats... bref, l'industrie a eu le temps de se faire la main depuis le temps.
L'un des éléments à maîtriser reste les retours d'invendus, qui causent du tour aux éditeurs. Cette gestion des stocks par le libraire peut impacter fortement la position de certains éditeurs, nous l'avions constaté avec Borders.
L'ebook, ou le renard dans le poulailler
Mais les ebooks ne suivent aucune des conditions jusqu'à présent posées par le marché. Car leur vente ne se base pas sur l'achat d'un stock par le libraire, mais bien en fonction de la vente directement effectuée. On pourrait parler de flux tendu réel, mais surtout, si le rendement pourrait n'être pas impacté, les ebooks ne génèrent pas de liquidités à court terme. De plus, leur tarif est - fort heureusement, et en dépit de l'opinion du SNE, encore à la traîne sur le coup - réduit, de 30 à 50 % par rapport au papier.
Évidemment, la suppression des frais liés à l'impression d'un livre disparaît. L'achat des droits peut être légèrement moins chère, mais rien d'obligatoire à cela, en revanche les droits d'auteurs reversés, c'est un fait déjà établi, sont moindres, du fait du prix moindre. Et c'est sans parler de leur conception encore largement à revoir. De là des positions comme celle du SNE, justement qui considère que le prix de l'ebook et du pbook ne justifie pas que le premier soit moins cher. Voire, selon Evan, qu'il y aurait plus de frais sur l'ebook.
Voire le loup dans la bergerie
Tout un système commercial est encore à mettre en place pour assurer des ventes correctes, bien que d'une part, des solutions existent déjà et que d'autre part, il s'en crée. La différence fondamentale, c'est que le marché change et que les éditeurs méconnaissent complètement les nouvelles règles avec lesquelles il va falloir jouer. Sans entrer dans les détails, le simple stockage des méta-données sera un problème à lui tout seul.
En cas de succès, conclut Evan, les ebooks pourraient couler le commerce et l'industrie de l'édition. Or, comment cette dernière arrivera à financer encore et encore la création, si elle se tire une balle dans le pied avec ces nouveaux livres ? Pour Evan, l'ebook ne pourra pas devenir l'unique source de revenus, en ce qu'il n'est finalement pas assez rentable, mais que l'on devra parvenir à un équilibre p-books ebooks, pour que survive le secteur.

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