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Sarko "tchétchènise" la croissance

Publié le 06 septembre 2007 par Nico2312
image : timeo
Christine Lagarde nous aurait-elle menti en rejetant les dernières prévisions de croissance (en berne) annoncées par l’OCDE ??? On peut légitiment commencer à le penser si on en croit les déclarations de Nicolas Sarkozy.
Le président de la République, qui assure sans rire qu’il a tellement à faire qu’il "n'a pas le temps de faire un bilan" de ses trois premiers mois à l’Elysée, reconnaît implicitement dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace que la croissance n’est pas au rendez-vous, puisqu’il promet : "la croissance, je ne l'attendrai pas, j'irai la chercher". Belle démonstration de détermination qui n’est pas sans rappeler le style fleuri de Vladimir Poutine promettant de "pourchasser les terroristes jusque dans les chiottes". Souhaitons à Nicolas Sarkozy plus de réussite avec la croissance qu’en a obtenu son homologue russe en Tchétchénie… Mais cela ne semble pas gagné d’avance tant le président Français envisage d’agir avec autant de subtilité que Vladimir Poutine : si la croissance n'est pas assez forte, Nicolas Sarkozy promet en effet d'aller "encore plus loin" dans l'allègement du coût de travail (qui pour le moment n’a pas eu d’autres effets que de créer des trappes à bas salaires et de creuser le déficit budgétaire…) et dans la réforme des 35 heures. Bref, il promet aux Français qui ont un emploi (tant pis pour les autres…) de "travailler plus sans gagner plus".
Dans le même temps, il promet de s’ "attaquer à la lutte contre toutes les fraudes et le gaspillage". Venant de l’ex ministre de l’Intérieur qui prônait la tolérance zéro on n’en attendait pas moins. Sauf que pour le président de la République ce qui est valable pour le citoyen lambda ne devrait pas s’appliquer aux capitaines d’industrie (c’est d’ailleurs déjà la philosophie sous-tend le paquet fiscal : pourquoi les plus riches devraient-ils payer des impôts ??? C’est un truc de pauvres les impôts,
non ???). Nicolas Sarkozy affirme ainsi que "la pénalisation à outrance de notre droit des affaires est une grave erreur", avant d’ajouter : "je veux y mettre un terme". Et comme toujours, pour se justifier, le chef de l’Etat pose une question : "qu'est-ce qui justifie que lorsqu'il existe des sanctions prononcées par l'administration ou par une autorité de régulation, viennent s'y ajouter des sanctions prononcées par des juridictions pénales ?" Et de proposer que l'on "réserve ce cumul aux cas où l'institution judiciaire protège réellement l'intérêt collectif". Il va même jusqu’à lancer cette affirmation surréaliste : les affaires "qui ne mettent en cause que des intérêts privés et pécuniaires" ne devraient pas relever du droit pénal.
En voilà une bonne idée pour désengorger les tribunaux et les prisons que de proposer de ne plus poursuivre pénalement les escroqueries qui ne touchent que des particuliers. Avis aux entrepreneurs crapuleux, voire aux escrocs tout court, attaquez vous, sans violence physique, aux citoyens de base pour leur extorquer du fric, le président de la République vous absouts par avance et vous évite tout risque de passer en correctionnel et par la case prison !!!
C’est sans doute cela la droite décomplexée : ne pas se laisser emmerder par la justice quand il s’agit de gagner, même illégalement, de l’argent…

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