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Croissance

Publié le 07 septembre 2007 par Désabusé
La croissance... Autant le dire ici et tout de suite, il n'existe pas de formule magique. Pour la bonne raison que la croissance c'est le coeur de la réflexion et des débats des théoriciens de l'économie et ce depuis l'Antiquité. Même Platon ou Aristote ont écrit sur le sujet.
Au fait c'est quoi la croissance ? Pour un pays, il s'agit de l'accroissement régulier de la richesse d'un pays sur une longue période comme une décennie, un siècle... Comment la mesurer ? Voilà un premier débat. La règle veut que l'on se base sur le produit intérieur brut par habitant. C'est à dire sur ce que les personnes présentes sur territoire français ont pu produire comme bien ou service. On ne tient pas compte de ce que pourrait produire les entreprises françaises ou les français expatriés à l'étranger.
Une autre règle s'est imposée. Celle de 2%. En dessous une croissance du PIB est analysée comme peu suffisante pour assurer le développement du pays. Au-delà, cela illustre d'une certaine vitalité de l'économie. Et quand cela dépasse 5%, les experts parlent volontiers de forte croissance, voir de début de boom économique... Imaginez quand ce chiffre dépasse 10%...
Il n'y a pas de formule magique pour garantir la croissance car l'économie repose sur les actes des hommes. Par définition, chaque homme est libre de ces décisions. Pour éviter l'anarchie, les lois viennent cadrer les pratiques. Mais celles-ci restent aléatoires. Chacun individu es tunique, il a ses propres besoins, ses propres envies, etc...
En revanche, l'expérience montre les paramètres et les facteurs qui peuvent, mais pas à coup sûr, permettre de la croissance. Différents type de croissance et de situation économiques ont été mise en avant. J'y reviendrai dans un prochain billet.
Dans les cas, il est convenu et accepté que la croissance repose sur deux grands éléments, qui induisent beaucoup de phénomènes et qui expliquent la complexité de l'économie. C'est l'investissement et la consommation. L'investissement des entreprises et la consommation des ménages notamment.
La France aurait un problème de croissance. Au mieux à 2,5%, elle devrait être à 3 voir à 5% si on écoute bien les spécialistes et notre Président de la République. Si on lit bien et on écoute les médias en ce moment, c'est la faute d'un nombre trop important de fonctionnaires, des français qui ne travaillent pas assez et qui reçoivent des salaires trop élevés, aux PME de ne pas investir à l'étranger, à la BCE de mettre l'euro a des niveaux trop élevés, etc...
Sauf que le coeur du problème de la France ne se pose pas en ces termes. Non. Si la production française baisse ou stagne, si la croissance est molle... c'est lié à un phénomène structurel : plus de la moitié des PME françaises auront changé de patron d'ici 2010, dont un tiers auront tout simplement été vendue. Comme 80% des PME emploie moins de 3 salariés, qu'à leur tête les chefs d'entreprises ont dépassé les 55 ans... Cela donne une autre perspective aux discours qui nous sont livrés.
Le régime de retraite des artisans, commerçants, et chefs d'entreprise reverse à peine 20% du dernier revenu. Pour eux, la cession de leur activité a un enjeu crucial pour financer leurs retraites. Il leur faut bien vendre, et à un montant élevé. Ce qui induit de ne plus prendre de décision qui puisse impacter la valeur de l'entreprise dans les trois dernières années précédentes la vente... Conséquences : gel des embauches voir réduction d'effectifs, investissement et nouveaux projets au point morts... C'est peut-être d'abord cela qu'il faut traiter avant de détruire le modèle social français que nombre de pays nous envie.
Je veut le souligner ces éléments : La France ne manque pas d'argent. C'est le deuxième pays à recevoir le plus de capitaux directs venus de l'étranger. Les Français consomment et veulent consommer. Mais les entreprises n'investissent pas malgré toutes les mesures d'allégement de charges pour les y aider. C'est qu'il faut changer.
D'autres paramètres entrent en jeu. Mais Un billet ne peut y suffire. Les hommes politiques ont aussi leurs part dans cette situation : trop lois, complexes et qui se contredisent, tuent l'économie. Le changement régulier, voir maladif, des lois et des cadres réglementaires représente un coup énorme bien plus que les salaires économisés des 23 000 postes de fonctionnaires non remplacés.

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