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Quelques réflexions...

Par Ananda
Miser sur l'individu, c'est miser sur  ce qui se dissout.


Peut-être le bonheur fait-il peur parce qu'on voudrait mourir heureux.


Sans doute la création dans ce qu'elle implique d'effervescence neuronale est-elle proche parente de ce qu'il est convenu d'appeler, en psychiatrie, "l'état maniaque".


Je noircis des pages comme d'autres s'entaillent la peau des bras : parce que ce n'est qu'en couchant des mots que je me sens exister.
Alors, l'écriture...un exil (à la fois voulu et subi) ? Le résultat d'une infirmité, d'une inaptitude à être réel ?


Il nous manque toujours quelque chose.
C'est le manque qui est notre aiguillon.
C'est manque après manque que nous avançons sur le fil de l'existence.
Quand nous ne ressentons plus cette sensation de manque, tout est fini.
Peut-être est-ce pour cela que nous désirons toujours la recréer.


Passé un certain âge (surtout lorsqu'on est une femme), on vous fait bien comprendre que rien ne peut plus vous arriver.


Le message du Christ, c'est, au fond, que nous sommes tous potentiellement néfastes (lui, il disait "pêcheurs"); que nul parmi nous n'échappe à l'infirmité de la condition humaine, à l'envie, à la haine, à la convoitise, à la frustration, à l'esprit de vengeance et, par dessus tout, à la terreur de la finitude, au problème du SENS.
"Que celui qui n'a jamais pêché lui jette la première pierre !"
Si le Christ a touché, marqué autant d'âmes, c'est qu'il ne parle pas tant de dieu que de l'homme. Il invoque dieu, mais, en fait, il évoque la condition humaine, et il nous invite à réfléchir sur cette dernière.
C'est en ce sens que l'on peut parler de "philosophie chrétienne".
Je ne suis pas chrétienne mais la profondeur de ce message christique me touche.


Pour se prouver qu'ils ont raison, qu'ils ont eu raison de choisir le mode de vie qui est le leur, que ce dernier est le bon, le vrai, le seul possible, imaginable, les gens sont facilement prêts à écraser tout ce qui fait figure d'écart par rapport à la norme ambiante (même quand, au fond, ça ne les gêne pas).
Ils imposent la tyrannie du grégaire, du mimétisme.
L'homme est si social, si mimétique, si relié aux autres et en même temps si égocentrique qu'il rapporte tous les faits de la vie des autres à lui, à sa petite personne.
A force de "se mettre à la place des autres", que ne ferait-on pas !


Se mettre à la place de l'autre.
C'est, nous dit-on, de l'empathie.
Mais n'est-ce pas, aussi, une manière de se l'annexer, de se substituer à lui ?


P.Laranco

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