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Conseil des ministres décentralisé : gadget ou bonne idée ?

Publié le 07 septembre 2007 par Serge Baccou

Aujourd'hui, vendredi 7 septembre, le Conseil des ministres aura lieu à Strasbourg et non au Palais de l'Elysée. Ce concept de Conseil des ministres décentralisé semble être amené à se répéter même si aucun calendrier n'a pour l'instant été communiqué même si on parle déjà de l'éventualité d'un Conseil des ministres en Corse en octobre. Sur ce sujet, la question se pose : est-ce un gadget ou une bonne idée ? Je me pose la question, au-delà de la fierté pour un Alsacien d'accueillir nos gouvernants.

Ceux qui pensent qu'il s'agit là d'un gadget mettent en avant une volonté d'affichage et dénonce le coût de l'opération.

Si le déplacement du Chef de l'Etat, du Premier Ministre et des différentes Ministres s'accompagne d'une prise en compte de certains dossiers locaux importants, le jeu en vaut peut-être la chandelle. Ainsi, à Strasbourg, le déplacement du Conseil des Ministres a été notamment l'occasion de traiter du problème de l'insécurité dans certains quartiers de la ville (Strasbourg a souvent le triste record en nombre de voitures brulées à la Saint Sylvestre) lors d'une réunion à la préfecture du Bas-Rhin avec Michèle Alliot-Marie et Rachida Dati.

Ensuite, on peut tout de même se féliciter que le Nicolas Sarkozy ne s'enferme pas dans "le Château". On peut ici parler d'une rupture par rapport à des habitudes passées. Se déplacer en France et rencontrer les vrais gens ne peut qu'aérer son esprit et se rendre compte des difficultés de nos concitoyens. Et c'est très bien de le faire en dehors des périodes de campagnes électorales. Selon moi, pour qu'il ne s'agisse pas d'un gadget, il faut que l'opération se renouvelle et s'inscrive dans la durée.

Cette opération peut également avoir pour objectif de délivre également le message suivant : tout ne se passe pas à Paris même si beaucoup (trop) de choses se passent à Paris. Un sujet que je connais bien en tant qu'Alsacien travaillant sur Paris... A titre d'exemple, la plupart des fusions / acquisitions conduisent au transfert des sièges sociaux en région parisienne. La fusion entre Sanofi et Aventis a été ainsi fatale au siège social d'Aventis installé à Strasbourg. Rappelons que la région Ile de France concentre un sixième de la population et de l'activité économique du pays. Cela produit les effets collatéraux que l'on connait : hausse de l'immobilier, problèmes de transport, pollution, etc. D'autres pays, comme l'Allemagne par exemple, bénéficient d'une meilleure répartition de l'activité économique sur plusieurs villes. Ainsi, le message politique délivré par un Conseil des ministres décentralisé peut s'avérer intéressant s'il s'accompagne d'une véritable politique de décentralisation économique.


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