Les affrontements de ces derniers jours font remonter de bien sombres souvenirs. Strasbourg champ de batailles, Strasbourg barricadée, voire déchirée, il y a bien longtemps que l'on n'a vu cela. Si ce n'est à une guerre au sens traditionnel à laquelle notre ville a été confrontée, c'est à une version plus contemporaine au travers de la guérilla urbaine qui a dévastée certains secteurs de Strasbourg.
Le choix de ces secteurs pourtant déjà fragilisés constitue une véritable incurie des pouvoirs publics. Comment la zone du Neuhof a-t-elle pu être choisie pour l'installation d'un campement dont il était évident qu'il attirerait des éléments perturbateurs ? Il était à prévoir que, quelles que puissent être les volontés des militants « anti-otans » pacifistes, ils n'auraient pas structurellement les moyens d'empêcher les actions de ceux qui n'avaient effectués le déplacement sans autres raisons que de « casser ».
La concertation entre les échelons internationaux, nationaux et locaux semble ne pas avoir été des plus efficaces. Au contraire, le niveau local, pourtant mieux à même de juger des problématiques sectorielles semble avoir été ignoré et mis devant un fait accompli.
Aujourd'hui, il n'est cependant pas temps de chercher les responsables d'une situation délétère. Les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités et mettre en place des solutions pour les victimes de ces derniers jours. Un plan de remise en état doit être lancé avec célérité. Les quartiers qui ont souffert ne doivent pas avoir l'impression d'être les éternels laissés pour compte.
Par ailleurs, ces événements ne doivent pas devenir l'alibi d'un combat politique partisan, mais bien au contraire la volonté d'affirmer à la fois une volonté de solidarité envers les victimes et notre attachement aux valeurs républicaines qui fondent notre nation.