Au billet "Les grands débats parlementaires", car quelque chose me dit qu'il n'a pas été assez explicite.
Donc, j'y reviens, en mode plus direct. Dans ce billet j'essayais d'insister sur le fait que la loi dite Hadopi a été votée sans qu'aient été menées les débats de fond et les réformes nécessaires du droit d'auteur visant à s'adapter aux changements induits par l'usage du Web.
J'essayais de ramener sur le devant de la scène la tradition parlementaire française et, plus que ce mot "tradition" sa signification: l'un des garants de la démocratie sur les sujets dits de société.
Je m'estime particulièrement concernée à plus d'un titre: comme usager d'internet, comme issue du monde de l'audiovisuel (et donc connaissant ses enjeux, tenants et aboutissants), et comme formée au Web professionnellement. A la croisée de ces problématiques.
Soyons naïfs: pouvez-vous m'expliquer comment, alors que les rapports et questions sont sur le devant de la scène depuis au moins 2005, rien - ou presque - n'ai été entrepris visant à réformer le droit d'auteur afin qu'il soit adaptable à ces nouveaux usages?
Et, qu'au lieu de cela, un matin d'avril, l'annonce d'une "riposte graduée" envahisse les écrans? Laquelle riposte - je ne reviens pas dessus - est pour le moins faillible et inadaptée.
Nous ne sommes pas tous usagers du net au même niveau et certains en sont encore loin, mais quand même: comment ignorer à ce point vingt ans d'usage d'un outil qui arrive aujourd'hui à un point de maturation technologique qui permet à un grand nombre d'y trouver une infinité d'applications, de savoirs, de créativité, d'échanges?
Un outil qui ne remet pas en cause "la culture". C'est une culture contemporaine qui, à ce titre, intègre d'autres fondamentaux. Et non, ni le livre, ni le cinéma, ni la vente de CD ne vont disparaître! Au passage, je n'ai jamais acheté autant de CD que depuis que j'écoute de la musique sur internet. Parce que j'y fait des découvertes. Parce que certains ont bien compris que le net justement était un formidable outil de promotion en la matière.
Il faut des lois pour gérer les droits numériques, puisqu'il y a une industrie, des producteurs de contenus et des auteurs. Une économie, aussi.
Et ce n'est pas faute d'avoir vu des propositions et des réflexions concrètes.
Il est encore et toujours temps de changer et de construire. Je ne sais pas ce que donnera l'initiative visant à saisir le le Conseil Constitutionnel. Rappelons quand même qu'existe une Cour européenne de justice et que le Parlement Européen a déjà signifié clairement ses réserves sur la question.
Edit: Pour les non initiés, le titre de ce billet vient de l'usage d'indiquer ainsi sur les blogs lorsque l'on rajoute une information ou une mise à jour, a posteriori donc, où si l'on publie à nouveau. Voilà encore un mot qui doit venir directement de l'anglais edit=modifier, corriger. Est-ce qu'il vient des éditeurs HTML ou des éditeurs de textes? Un peu de tout cela peut-être!
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