Blessure
Soufre pulpeux
Sentier aléatoire
De l’idée
Fissure du temps
Le vers
Arraché au tout
Césure du poète
Ode au chaos
Triste monde
Que j’abhorre faussement
Triste siècle
Que je parcours
A rebours du néant
Il est une vie
Singulière et lumineuse
La mienne
Qui s’étale au carrefour
De la folie et de la solitude
Et que j’offre
A l’encens de l’incroyance
Et d’un bonheur stérile
Cimetières joyeux
Des illusions
Vilaines et nécessaires
Dans l’immensité et le dérisoire
Les jambes gangrenées
Par l’envie et les regrets
Je vagabonde
Corps nu l’âme anisée
Un pétale souillé
A la main
Dans les plaines religieuses
De l’ennui
Tocsin pécuniaire vert et or
Chant détruit
D’un jour toujours sanglant
Miaulant l’apparence trompeuse
Comme édit indépassable et larmoyant
Terre infidèle
Purgatoire burlesque
Je boite farouche et gai
Sur ta ligne d’horizon
Epine solaire du chaos
Baisant le froid
Des eaux nourricières
De mes lèvres embaumées
Par l’absinthe noircie
Le sourire brûlé
Par la lune et le sel
Les yeux éteints ouverts
Sur un monde bleu
Alchimiste de la douleur
Estuaire des plaisirs
Crépuscule du voyage
Naissance de la faim et du beau.
Fin de l’histoire
Début des jours heureux
Dans la brume et le nébuleux
Gravitant insolents
Autour d’un soleil ravageur
Emiettant le sens et la chair
Soufflant le chaud et le vide
Contre les prunelles bleuies
Et décomposées d’un homme
A bout de vie
Beau et souriant
Le silence et les anges
Ont damné la terre.
Je m’incline et je jouis.
Désir
Ma rêverie vagabonde
Dévêtue
Par une brise pulpeuse
Au creux de tes reins
Et je m’éveille à l’envie
Chant de l’intime
Sueur chaude et salée
Ventre brisé
Par mes vers
Tiges érigées
Par l’appel de l’hyménée
Accueille ma sève
Susciter mon désir
Est ton privilège.
Gillian Geneviève