Pour contester notre argumentation hostile à l'augmentation des impôts locaux, le maire de Louviers a invoqué l'exemple du maire de Paris, Bertrand Delanoë qui, lui aussi, a choisi de faire croître les impôts des Parisiens à hauteur de 9 %. Il invoque plusieurs raisons à cela. La première tient à la diminution très sensible des recettes de la capitale. Alors qu'il avait estimé à 150 millions d'euros le volume de la perte des droits de mutations immobilières, ce sont 320 millions d'euros qui, finalement, vont faire défaut soit une baisse de 38 % ! Quand on sait que ces droits de mutations sont le trésor de guerre des présidents de départements et du maire de Paris, on comprend qu'il soit plus que difficile d'équilibrer le budget.
Quelles décisions a prises Bertrand Delanoë ? Il a décidé de maintenir son programme d'investissements tout en étalant certains projets comme les crèches…Il continuera de construire des logements (sociaux) indispensables à Paris. Les halles seront rénovées et le sport ne sera pas oublié non plus que la culture. Quant à Paris-Plage (financé par le mécénat d'entreprises) l'opération sera maintenue !
On ne peut évidemment placer sur le même plan les finances de Louviers et celles de Paris. A Louviers, on ne rogne pas sur les dépenses de fonctionnement (ou si peu) alors qu'à Paris, le maire a décidé de faire des économies, les élus devant donner l'exemple. A Louviers la baisse de recettes est estimée à 100 000 euros sur les droits de mutation. Un point c'est tout. Comment le maire de notre ville peut-il oser une comparaison avec Paris et ses contraintes en équipements publics et en services ?
Et surtout, les Parisiens n'étaient pas pressurés comme le sont les Lovériens. Pour avoir des amis et des parents domiciliés à Paris, on connait les prix des loyers, certes, mais on connaît aussi le faible niveau des taux des taxes locales : Le relèvement des taux, annoncé pendant la campagne des élections municipales, laissera Paris très en dessous de la moyenne nationale en ce qui concerne la fiscalité locale. « Les Parisiens resteront, de très loin, les habitants des grandes villes françaises les moins imposés, a précisé l'adjoint aux finances de la capitale, alors qu'aucune hausse n'avait été décidée à Paris de 2001 à 2008. » M. Gaudillière a annoncé que le taux de la taxe départementale sur le foncier bâti sera de 3%, alors qu'il est en moyenne de 9,88% dans les autres départements !
On le voit, cette augmentation des impôts ne pouvait surprendre puisqu'il s'agissait d'un engagement électoral. A Louviers, le maire proposait « de ne pas augmenter les impôts » mais il n'a tenu aucun compte de ses promesses. Il faudra s'en souvenir.