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Le développement peut-il vraiment être durable ?

Publié le 07 avril 2009 par Cyroul

Oui je sais, pour clore la semaine du Développement Durable, qui plus est dans mon tout premier article, imposer ce titre est un peu osé. C’est vrai, mais il me semble que cette interrogation, au delà de la provocation est légitime.

D’un point de vue du vocabulaire déjà on peut se poser la question. C’est sur, le terme est beau et tout comme dans « croissance verte », « développement durable » permet d’allier l’économique à l’écologique. Mais, « se développer » c’est toujours « grandir », « s’épanouir », alors comment cela peut il être durable ? Imaginez que le petit humain se développe durablement, il grandirait tout le temps, sans limite, à un moment il aura du mal à se chausser… Cet exemple volontairement absurde illustre le fait que «développement » et « durable » sont des termes définitivement antinomiques… On ne peut pas se développer durablement, tout comme on ne peut pas grandir éternellement.
D’un point de vue économique, là aussi le DD n’est pas viable. Le développement économique, synonyme de croissance est un terme « positif » la croissance économique est un bien. D’ailleurs le contraire de la croissance c’est la récession ou beaucoup plus à la mode… la crise !!! Le développement économique est donc une bonne chose. Mais depuis 1957 et le début de la contestation de la consommation de masse, la croissance nuit à la nature, à l’environnement… et selon toute vraisemblance, en fin de compte, à l’Homme.

Dès lors, si l’on veut être durable, on ne peut plus se développer… C’est le début du mouvement de la « décroissance ». Oui mais voilà, la décroissance ça fait penser à la préhistoire et on s’imagine déjà sans internet ni ordinateur… Donc la décroissance, c’est pas possible. Oui mais continuer comme ça c’est impossible aussi me direz-vous (et vous aurez raison).

La croissance, dans un monde finit, n’est pas tenable, aussi bien théoriquement (la planète a ses limites), que pratiquement (tout nous pousse à consommer plus et à jeter plus). Mais le monde entier ne votera jamais pour la décroissance (impossible mentalement et inenvisageable économiquement). Donc c’est bien la croissance qui va gagner, et pour qu’elle ne nous tuent pas (ou les générations qui nous succèderont), c’est toute notre consommation que nous devons revoir.

Le DD est ce que nous avons pu imaginer pour faire face à cela, en attendant de trouver mieux. La croissance, que nous espérons tous (et moi le premier), le capitalisme (dont nous vivons tous plus ou moins bien) vont évidemment contre la planète, la nature, et continue de nous rapprocher du mur. Le DD n’est pas la solution, c’est le début, c’est seulement faire 1 pas en arrière quand on en fait 2 en avant, au final on avance tout de même d’un pas… qui nous rapproche du mur que l’on veut éviter… Dès lors, les 2 systèmes, tels quels ne sont pas « durables », justement, ensemble.

Alors comment faire ? Revenir en arrière mais pas trop ? Oui. C’est ça, c’est cela qui a été mondialement choisi. On doit revenir en arrière mais pas trop. On doit manger des vrais légumes, qui ont poussé comme ceux qu’on cultivait avant le début de l’industrialisation de l’agriculture. Revenir en arrière mais pas trop…Il faut utiliser le moins possible sa voiture, comme quand on n’en fabriquait pas 1000 par jour…il faut économiser l’eau, comme quand on en avait pas…Il faut consommer le moins possible d’électricité, comme quand on n’en avait pas… et la liste est encore longue. Bref, faire exactement comme ci le progrès technique ne nous donnait pas la possibilité de polluer autant que nous le voulions comme à l’époque bénie où nous avions le droit.

Or, pourquoi ne pas imaginer que c’est justement ce progrès technique qui nous aiderait ? Consommer moins d’énergie c’est aujourd’hui possible. Les ampoule basse consommation n’ont été créées que pour cela par Philips. Quand Toyota a imaginé la Prius ce n’était que pour réduire sa consommation. Autrement dit, pour que nous puissions concilier croissance et respecter de l’environnement il faut que le produit créé le soit dans un but écologique. Avant tout, ce nouveau produit doit pouvoir être MIEUX ECOLOGIQUEMENT parlant.

Résonnons d’un point de vue de l’industriel. Le voici avec une nouvelle problématique. Produire moins et différemment. Donc l’industriel doit créer des produits les plus recyclables possible. Il doit produire à partir de matériau recyclé. de nouvelle règle de fabrication entrainerait une contrainte de recyclage obligatoire du produit aux deux bout de la chaîne. 1/ le produit devra être fait à partir de matériel recyclé (100% de matériau recyclé serait bien sur le but ultime). 2/ Le produit devra être le plus recyclable possible (100% étant là aussi l’objectif à atteindre).

Et le consommateur, comment peut-il faire pour mieux consommer en réduisant son impact sur l’environnement ? Par exemple, pourquoi ne pas oublier la propriété et privilégier la fonction. Bien sûr que la voiture au XXI e siècle est indispensable, c’est évident. Son usage l’est, pas sa propriété. Si nous préférons la location, nous réduirons le nombre de voiture produites et donc de voiture en circulation. Si une même voiture peut satisfaire le besoin de mobilité de milliers de personnes, c’est autant de voitures qui ne seront pas produites et d’autant moins polluantes.

Regarder autour de vous et imaginer une seconde que tout ce que vous avez ne vous appartiennent plus mais que vous en ayez toujours l’usage, est ce que cela changerait vraiment votre vie ? Si votre téléphone était loué, vous pourriez le payer moins cher, le changer plus régulièrement (être à la pointe) tout en bénéficiant, tout le temps du produit et de ses avantages. Cela serait-il vraiment gênant ? La personnalisation, la customisation des produits, le sur-mesure est le seul frein à l’étendue progressive de la location. C’est pourquoi la location, doit aller de pair avec le marché de l’occasion. La mode vous connaissez ? C’est ce qui fait que nous changeons de vêtement tous les 3 mois, Automne Hiver bien sûr, mais aussi Printemps Ete et toutes les collections qu’il y a entre les 2 « temps forts ». on achète on achète et nos armoires n’étant pas « durablement logeables » on en jette ou donne presque autant qu’on en achète…

Imaginez maintenant que vous louiez toute une garde robe pour 3 mois (y compris celle des grands couturiers puisque c’est beaucoup moins cher que d’acheter) et qu’après vous les rendiez… Ou alors, imaginer qu’avec moins d’argent, vous achetiez des vêtements d’occasion… ça s’appelle le Vintage…et c’est très tendance ! Le salon du Vintage fait d’ailleurs pas mal d’heureux et d’heureuses en ce moment dans le marais. En rationnalisant à la fois la consommation et les productions nous diminuerons sensiblement notre empreinte environnementale tout en inventant une nouvelle économie, celle de la récupération.

Ainsi, le recyclage, couplé à la location, pourrait être une nouvelle forme de « rationalisation de consommation » car pour « sauver » l’homme il va falloir réduire sa nuisibilité. La nature est TOUJOURS 100% recyclable. Le cycle de vie d’un animal sauvage ainsi que la chaine alimentaire de celui-ci n’a aucun effet sur la nature. Pourquoi en serait-il différemment pour l’Homme ?


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