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Atticisme journalistique et béotisme bloguesque?

Publié le 08 avril 2009 par Frednetick

Il est un sujet auquel je n’ai jamais prêté attention, celui du conflit israélo-palestinien de la dispute entre journalistes et blogueurs. Avec le développement et le foisonnement des technologies de transmission en temps réel de l’information, les premiers se retrouvent bien souvent à la traine des seconds dès lors qu’il s’agit de traiter l’actu brûlante qui fait chaud dans le creux des claviers.

Le modèle économique de la presse écrite s’effritant désormais inéluctablement, victime des “adsense” et autres régies publicitaires online, la tentation est grande de suivre la caravane du online. Seulement voilà, le rythme de publication imposé par ce support démontre les limites des fondements du journalisme.

Au blogueur qui vit dans l’instant, il était jusqu’à présent tentant d’opposer la solidité de la formation et la rigueur de la pratique journalistique, et notamment l’épreuve initiatique du croisement des sources. Or cette indispensable étape de la presse écrite, la presse online ne l’a plus. De nombreux médias se sont déjà attachés à vilipender la réecriture des dépêches AFP par les grands médias nationaux que sont notamment le Monde - qui pousse la schizophrénie jusqu’à publier les dépêches AFP ou Reuters pour ensuite en livrer une version à peine remaniée et enrichie - ou Le Figaro. La doucéreuse commisération qui sourdait des éditos des plumes officelles n’était pas sans rappeler le repli identitaire d’une élite désormais contestable et quotidennement contestée. Elle est aujourd’hui ravalée.

Les articles plus travaillés , plus léchés sont rares et ils font parfois bien pâle figure face à la plume-clavier de certains blogueurs. Car admettons le sans fanfaronnerie de caste, certains d’entre nous - au rang desquels je ne saurais me compter malgré mon égo dilaté - ont ce sens de l’écriture, l’amour des mots et la liaison hémisphérique nécessaire pour tenir la dragée haute aux journalistes de papier.

Incapable de faire face à l’ubiquité de Twitter, à l’hémophilie de billets de certains agrégateurs, les plus hardis tentent bien de miser sur le cheval du payant de qualité (médiapart) voir de vulgo-pipolisation (le post) mais désormais c’est un autre défi auquel les médias traditionnels doivent faire face.

Je me suis fait la réflexion en écoutant France info, vers 18h45. Il était question d’augmentation des impôts à Argenteuil, et une dame, probablement fort sympathique au demeurant, disait son mécontentement vis à vis de l’augmentation de la taxe sur le foncier bâti, arguant qu’on ne saurait se satisfaire des services de ramassage des ordures avec le montant actuel des impôts.

Dit comme ça, sans correction du journaliste, la persistance auditive du quidam est donc que la taxe sur le foncier bâti sert à financer l’enlèvement des ordures ménagères. Ce qui n’est ni très juste, ni franchement faux, mais manifestement excèssivement trop vague.

En effet, le service de collecte et traitement des ordures ménagères est financé de deux façon, alternatives. La première solution, très largement instituée, est la mise en place d’une taxe spécifique, la TEOM. La seconde, rarement à ma connaissance, est un prélèvement sur le budget général de la collectivité. Impactant fortement la section de fonctionnement des communes, ce mode de financement ne permet pas, en outre, de faire face aux investissements massifs nécessaires pour assurer ce service, sauf à afficher des taux d’imposition  massifs sur les 3 vieilles et la TP.

Bref.

Tout ça pour dire que niveau collectivités locales, impôts et SP, j’ai 12,37 fois plus de compétences que cette journaliste généraliste, et plus largement que tout journaliste de base. C’est normal, c’est mon boulot.

Et c’est là qu’arrive la lame de fond qui emportera un jour la presse traditionnelle. Là où elle ne peut fournir que quelques cadors d’un domaine et une floppée de journalistes généralistes, les blogs ne fournissent que des spécialistes dès lors que les sujets s’aiguisent, et par flots ininterrompus qui plus est.

Avec l’augmentation mécanique des taux de connection (56% en 2008 au foyer, contre 40% en 2006), l’information diffusée sur internet verra son statut profondément modifiée. D’appui pour une poignée de férus elle va s’affirmer comme le principal élément de connaissance, tant de l’écume instantannée que du fond durable.

Quelques illuminés tentent déjà de joindre les deux bouts, dans une tentative quasi mystique de trouver la théorie unissant la physique quantique et la théorie de la relativité limitée le web et le journal, comme vendredi.info ou les spin-off des magazines photoshop.

La sélection naturelle opérant, c’est vers l’embauche à temps plein de blogueurs capables de générer leur propre flux de visites que nous nous dirigeons, immanquablement.

J’en mets mon fil de souris à couper !!!

Et bien que cela n’ait absolument rien à voir, je vous conseille un petit saut dans le futur avec Bumptop, le bureau virtuel en 3D pour pouvoir mixer la dernière techno et le sentiment apaisant de “son” bordel de bureau. (via Ilovetypo via twitter durant la rédaction de ce billet, quand je vous ids que tout va trèèèèèèèèèès vite)


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