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Il y a quelque chose de pourri dans la « Qualité Suisse »

Publié le 09 septembre 2007 par Alain Hubler

Lucrezia Meier-SchatzIl y a des campagnes politiques qui essaient de cacher soigneusement, mais sans y arriver, la réalité de la vie de tous les jours. Depuis quelques jours, Lucrezia Meier-Schatz, la présidente de la sous-commission de gestion qui a enquêté sur l’implication de Christoph Blocher dans l’affaire Roschacher en fait les frais. Selon un communiqué de l’ATS, la politicienne démocrate-chrétienne aurait reçu plusieurs menaces de mort par téléphone, par courrier et par courriel. La situation est suffisamment sérieuse pour justifier une protection policière et pour que l’élue nationale n’ouvre plus son courrier elle-même.

Compte tenu du fait que ces menaces pleuvent depuis que la commission a rendu un rapport qui met sérieusement en cause Christoph Blocher, il semble évident que celles-ci ne peuvent provenir que de sympathisants de l’UDC. De ce fait, le parti qui se fait le chantre de la discipline, de l’ordre, de la justice, de la rigueur et de la sécurité provoque, dans la réalité, plus ou moins directement des réactions dignes des méthodes de la mafia ou des extrémistes les plus violents. Cet épisode, qui peut valoir jusqu’à trois ans de prison à ses auteurs (art. 180 CPS), est l’illustration d’un état de fait : on ne peut pas promettre «plus de sécurité» tout en revendiquant le droit à la détention d’armes, en exigeant la suppression de la norme pénale anti-raciste, en excluant celles et ceux qui ne sont pas «comme soi-même», en pratiquant l’intolérance et la répression sociale. En tout état de cause, on est très loin du débat démocratique.

Ce qui arrive à Mme Meier-Schatz est en quelque sorte un concentré de ce qui arrive tous les jours à des milliers de gens qui ont le tort de ne pas être conforme aux normes de la droite populiste suisse. Ces milliers de personnes vivent chaque jour des menaces sur leur existence qui, mises bout à bout finissent, dans leur addition par ressembler furieusement à des menaces de mort.

Une chose est en tout cas certaine, pour Mme Meier-Schatz, la campagne «pour plus de sécurité» de l’UDC est en train de transformer «sa maison – sa Suisse» en enfer (d’extrême-droite). Il y a quelque chose de pourri dans la «Qualité Suisse».


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