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La Patatagounie

Publié le 15 avril 2009 par Wilverge
La PatatagounieJe vous ai dit que Nad sait piloter ?
El Calafate, Argentine.
N’étant toujours pas décidé sur ce que l’on veut vraiment faire, nous dressons notre pouce à la sortie d’El Calafate, affichant une pancarte « norte » et laissant notre destin entre les mains du hasard.
L’attente est aussi longue que le trafic est clairsemé. Nad en profite même pour faire sécher son linge. Le hasard n’est finalement pas très bon ce matin et notre patience, elle, non plus. On retourne en ville quelques heures plus tard au terminal de transport et l’on évalue les possibilités.
Jonglant avec les options qui s’offrent à nous, un peu découragé par les prix exorbitants des transports argentins, on décide finalement que tant qu’à payer pour être transportés, nous en profiterons pour parcourir une grande distance.
Adieu Patagonie, j’ai apprécié te découvrir malgré ton tempérament incertain. Je t’ai aimé même si tu ne faisais que pleurer. Patagonie, si mystérieuse. Je pensais à toi déjà étant petit. Je t’appelais la Patatagounie. Je t’imaginais peuplée de patates avec des yeux et des jambes dans une jungle chaude et verdoyante. Je me trompais. Il fait froid, le soleil est discret et des patates avec des jambes, ça n’existe pas.
Désormais, je te connais un peu mieux. Je ne regrette pas d’avoir alourdi mon sac pour toi. Je reviendrai te voir, tu sais, mais durant l’été et avec de l’argent.
Le départ étant annoncé pour demain matin à l’aube, nous n’avons pas envie de payer une nuit supplémentaire au camping municipal pour se lever à 3h00 du matin… C’est donc après avoir squatté une station-service un peu trop longtemps, que tard dans la soirée, nous explorons les recoins du quartier afin de trouver un endroit subtile où dormir. Nous dressons notre tente dans les buissons derrière l’Office du Tourisme, dans la pente qui mène à la rive de la rivière. Surveillé par le gang de chiens errants de la rive sud, on fait ce que l’on peut pour enlever les roches et les branches afin de rendre le sol un peu confortable. Le problème, c’est que les branches sont des racines, et les pierres, des icebergs.
Un tronc dans le dos, une roche dans la hanche, Nad qui roule sur moi à cause de l’inclinaison, un spaghetti froid de la veille et nos sleepings humides qui sentent la charogne, la soirée est parfaite. Sans oublier de se garder quelques pierres à porter de la main à titre d’arme anti-chiens enragés, nous nous endormons rapidement sachant que nous nous levons, tantôt.
Une trentaine d’heures de transport nous séparent de notre prochain stop. Heureusement, les bus sont confortables et il y a même de la nourriture servie à bord. Sous une thématique « dulce de leche », on parcourt la moitié de l’Argentine en un trait afin de se rendre un peu plus près de la chaleur. Bariloche, ville sans intérêt, à moins de vouloir randonner sous la pluie et dépenser tout son fric en chocolat, nous accueille pour deux petites journées le temps de se reposer un peu.
La PatatagounieLa seule photo que nous avons prise de Bariloche, juste pour vous.

Vous savez, hier fut la 15e nuit d’affilée que nous ne dormons pas dans un lit. Alors, on décide de s’en payer un bon, au chaud, dans une bonne auberge. Le lit est moelleux, muni d’un oreiller et il fait chaud. C’est drastique.
C’est tout ce que ça prenait pour que je passe une mauvaise nuit et que je me réveille avec un mal de dos.
Au déjeuner, on apprend à mieux connaître nos voisins de lits qui dorment en combines. Vieux voyageurs allemands avides de donner des conseils, ils nous racontent qu’à notre âge, ils ont dit à leurs parents qu’ils partaient en Turquie pour quelques semaines et ils sont revenus 4 ans plus tard, un tour du Monde dans la poche.
Ils nous demandent à leur tour quels sont nos plans. On leur répond que nous, nous avons dit à nos parents que nous partions deux ans, mais qu’en fait, c’est cinq.
Ne capote pas Mom, c’est des blagues !
En fait, on leur répond qu’à court terme, nous allons à Chiloé, une île chilienne qui semble très intéressante.
Sauf qu’en apprenant que là-bas, environ 300 jours par années sont pluvieux, on a rapidement changé de plan.
On met nos casques d’écoute hi-tech d’aviateur.
ROGER, on est prêt à écouter le film.
Direction Valparaiso et Santiago au Chili pour nos deux rendez-vous importants de voyageurs jet-sets.
On s’en reparle.
-Will

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