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Remaniement gouvernemental: le bal des petites ambitions

Publié le 15 avril 2009 par Juan
On pourrait parler de l'Etat actionnaire qui délocalise, du Livret A, de l'endogamie des classes dirigeantes, ou de la crise des pêcheurs dans le Nord. Mais Nicolas Sarkozy est en congés, de vendredi à mardi midi, puis à nouveau dès mercredi soir après un "déplacement en province", jusqu'à lundi prochain. La presse et la blogosphère s'agitent donc, avec raison, sur le prochain remaniement ministériel prévu après les élections européennes du 7 juin prochain.
Ouvrir difficilement...
Michel Barnier, actuel ministre de l'agriculture, et Rachida Dati, Garde des Sceaux portée absente depuis février, seront remplacées. Têtes de listes UMP en Ile de France pour les prochaines élections au parlement de Strasbourg, elles seront évidemment élues. D'après Jean-Michel Apathie, toujours très bien informé, Luc Chatel deviendrait ministre de l'agriculture. Il quitterait ainsi son secrétariat d'Etat à la Consommation. Conserverait-il la fonction de porte-parole du gouvernement ? C'est peu probable. Mais une autre candidature est toujours à l'étude: Nicolas Sarkozy débaucherait bien le trésorier du Modem Michel Mercier. Une belle prise dans la perspective de l'élection présidentielle de 2012.
On évoque aussi l'intégration de Claude Allègre (tiens, c'est vrai... il n'est toujours pas au gouvernement), d'un radical de gauche voire de Richard Descoing, le directeur de Sciences Po Paris en charge d'une "mission" sur la réforme des programmes de seconde...
Jean-Louis Borloo, qui s'ennuie fermement au Développement Durable, prendrait la Justice. Pour l'ancien avocat de Bernard Tapie, qu'il a retrouvé quelques années plus tard dans l'affaire de corruption footballistique OM-VA, c'est une consécration, et une belle ironie. Au pire, d'après le Figaro, il aimerait un « superministère de l'Intelligence » qui intègrerait l'Education Nationale...
La Justice est aussi l'une des ambitions de Christine Boutin et de Xavier Darcos. La première se juge toute en compassion suffisante avec les justiciables, les victimes et les prisonniers pour être "utile à son pays" en la matière. Le second n'en peut plus de l'Education.
Verrouiller surtout...
A sa place, Alain Juppé reviendrait, après deux ans de purgatoire consécutifs à son échec aux élections législatives à Bordeaux en juin 2007. L'ancien premier ministre paraît convaincant sur le terrain "néo-conservateur-inquiet des cerises en hiver". Surtout, en l'intégrant au sein de son équipe, Nicolas Sarkozy peut faire taire un rival potentiel qui ne s'est pas gêné de gentiment tacler l'actuel monarque sur son agitation.
Nadine Morano, actuelle secrétaire d'Etat à la Famille, lorgne avec insistance sur l'Education Nationale, qu'un Xavier Darcos épuisé aimerait lâcher. Le blogueur Antidote critique la ministre qui joue à la « femme de droite sans complexe », une sorte de "Frédéric Lefebvre au féminin". La dame n'a effectivement pas son pareil pour les bons mots, les provocations verbales, et prendre parfois la gauche à contre-pied comme sur l'homoparentalité. Le directeur adjoint de la Rédaction du Point lui prête aussi des ambitions à la Défense ou à l'Intérieur.

On ne parle plus en revanche de l'éventuelle intégration de Frédéric Lefebvre à l'économie numérique. Le fiasco de la loi Hadopi a sans doute eu raison de cette intention. Et Nathalie Kocisuko-Morizet est bien attachée à son sujet.

Baton Merdeux pour F. LEFEBVRE
par jetzeboss

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