En matière de répartition des tâches quotidiennes entre les hommes et les femmes, il y a un fossé entre le discours progressiste sur la parité, l’égalité, la mixité et la dure réalité. Dans ce domaine, les résistances au changement sont solides et bien ancrées dans les mentalités. Une étude de l'Institut national d'études démographiques (Ined) révèle que la participation des hommes aux soins et à l'éducation des enfants progresse peu.
Cette étude, publiée dans la revue de la Caisse nationale des allocations familiales, réalisée auprès de 1.600 personnes vivant avec au moins un enfant, compare la participation des parents aux différentes tâches familiales : l'habillage, l'accompagnement à la crèche ou à l'école, les devoirs, le coucher, les loisirs. Les femmes continuent d'assumer seules l'essentiel des activités parentales. Seule exception : les loisirs dans lesquels les hommes s'impliquent davantage. La tradition régit les us et coutumes familiales : les mamans assurent le quotidien et l’intimité alors que les papas jettent leur dévolu sur les sorties et les jeux.
Cependant, l'étude souligne des différences de comportement en fonction du milieu social, de l'âge du père et du sexe des enfants. Ainsi, les tâches familiales sont mieux réparties lorsque le père et la mère ont tous deux fait des études supérieures. De même, les papas qui sont jeunes (moins de 35 ans) participent plus activement à la vie de la famille que les autres. Enfin, les pères s'occupent davantage des garçons que des filles : ils participent plus souvent à leur habillage, suivent mieux leurs devoirs et sont plus présents à l'heure du coucher ou pour les loisirs. Mais malgré ces petites avancées, l'éducation des enfants et les tâches domestiques restent avant tout l'affaire des femmes. Les cloisons entre l’univers masculin et l’univers féminin restent étanches. Plus ça change, moins ça change !
Pierre Zimmer
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