Pays-bas : le populisme fait recette…

A l’approche des élections européennes, les ombres des leaders populistes planent d’une manière de plus en plus forte sur l’Europe. En témoigne l’ascension de Geert Wilders, leader populiste du Partij Voor de Vrijheid (Parti de la liberté) sur fond de climat de délation et de fichage, aux Pays Bas.

Selon les dernières enquêtes d’opinion, son parti deviendrait en cas d’élections anticipées, la première formation du pays avec 32 députés sur 150. La recette de Wilders est simple et éculée : surfant sur la crise économique, l’islamophobie et l’immigration, Wilders marche sur les pas de Pim Fortuyn autre leader populiste assassiné en 2002.

Les élections européennes seront pour lui et pour l’Europe un test grandeur nature. Axant sa campagne sur le “non” à l’entrée de la Turquie, l’éviction de la Roumanie et de la Bulgarie des Etats membres et la limitation de la Commission à un membre chargé de la monnaie, Wilders espère capitaliser sur la mauvaise presse de l’Europe avant de se tourner vers les législatives de 2011.

Sa popularité grandissante, aussi bien chez les électeurs de droite comme au sein de l’électorat populaire, pourrait bien en faire à l’issue des élections de 2011, un premier ministrable. L’entrée au gouvernement d’un populiste comme Wilders rappellerait ainsi celle de Jörg Haider en Autriche, les deux hommes partageant bien des points en commun.

Se présentant comme un politique que l’on veut museler, victime des “grands partis” et qui a le courage de ses opinions, se vantant d’être l’homme le plus menacé des Pays Bas il use d’une méthode que l’on connaît bien en France, celle de Le Pen.

Wilders fait déjà l’objet d’une plainte pour incitation à la haine et la discrimination, dont il se sert pour renforcer son image de victime. Sa fulgurante ascension prouvant bel et bien que les terres d’Europe peuvent encore engendrer de tels personnages abjects, qu’il convient de combattre à tout prix.

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