Magazine Humanitaire

Burkina Faso - Mission Octobre 2008

Publié le 16 avril 2009 par Grainesdejoie
   

Le 22 Octobre 2008, Aix – Paris – Ouagadougou

 

3h 33 du mat, les yeux sont grands ouverts. Je pars pour Ouaga aujourd’hui et je n’ai rendez vous avec Laeti qu’à 6h30 mais je n’ai plus sommeil. J’ai un mauvais pressentiment. Je ne sais pas à propos de quoi mais c’est latent. J’en parle à Laeti qui vient me chercher pour m’emmener à l’aéroport. Elle me dit que tout va bien se passer. Que les vols seront bons et que je n’ai pas à m’inquiéter.

 

Arrivée à Marseille je rencontre Maya. C’est elle qui m’enregistre sur le vol de 8h. Je pars en direction de Paris. Sanda doit être dans l’avion à cette heure ci et nous avons rendez vous au terminal F afin que je puisse déposer mon uniforme dans mon casier. J’ai déjà assez de bagages comme ça pour ne pas me charger inutilement. On dirait un déménagement. J’ai 90 kilos à moi toute seule et bien évidemment j’arrive au terminal D ce qui fait que je dois transvaser tous ça sur un chariot. Je ne vois même plus devant moi tellement le chargement est haut.

 

Arrivée au F1. Sanda est là, fidèle au rendez vous et ça me fait VRAIMENT plaisir de la revoir, plaisir qu’elle m’accompagne pour cette mission, plaisir de partager cette expérience avec elle et de lui faire découvrir l’Afrique. Il est 10h du matin et notre vol pour Ouaga ne part qu’à 16h10. Nous zonons dans l’aéroport, un peu fatiguées certes mais heureuses tout de même. La confirmation sur le vol suivant n’est pas gagnée car le vol est bien plein mais finalement nous embarquons en dernière minute. Le vol qui ne dure que 5h15 me semble durer une éternité. Je suis à côté d’un homme qui vient de passer 2 ans à Kinshasa et qui habite au Burkina. Il me raconte sa vie au Congo (république démocratique) et je dois avouer que cela fait peur. La misère mais surtout la violence qui y règne ne me donne pas envie de mettre un pied là-bas.

 

L’arrivée à Ouaga est toujours aussi pénible. Tout d’abords parce qu’il faut se faufiler au bureau des douaniers pour faire la demande de visa pour Sanda ; ensuite parce qu’il faut attendre au moins une heure pour pouvoir passer la douane … mais c’est ici aussi que tout commence ; l’abandon de nos habitudes d’européens pressés, l’acceptation d’une mesure de temps qui n’a rien à voir avec celle que l’on connait, l’apprentissage de la patiente, l’entrée dans cette torpeur un peu léthargique qui nous accompagnera tout le long de notre séjour. Autant se mettre dans le bain tout de suite !

 

Nous récupérons les 100 kgs de bagages mais c’est maintenant plus facile puisque nous sommes deux. Plus un chariot n’est disponible et on s’arrange pour tout sortir à la main en une seule fois. Il y a dans notre avion une équipe de télévision ainsi que tout un tas de jeunes gens munis de sacoches énormes hors format. Ce sont des vélos, ils viennent pour le Burkina Tour qui débutera le 24. Quel courage ! Déjà que faire du vélo n’est pas mon truc, l’idée de pédaler pendant des heures sous un soleil de plomb et dans la poussière m’épuise rien que d’y penser !

 

A la sortie Maxime nous attendait. Il a bien maigri. Ca me serre un peu le cœur ! Il a eu une sérieuse crise de palu il y a 3 semaines environ et à du être hospitalisé pendant une semaine avec des perfusions de Quinimax. Merde ! Il est 21h55, il fait 31°C. Max nous dépose à Carmen Kisito où nous prenons possession de nos appartements c'est-à-dire du dortoir car il y a un séminaire de prêtres et toutes les chambres sont occupées. Souvenir souvenir ! Il y a désormais 6 lits dans le dortoir qui fait plus penser à un dispensaire qu’à une chambre et les sœurs ont installé un rideau qui permet, au moins, d’avoir un minimum d’intimité. C’est déjà ça !

 

Le 23 Octobre 2008, Ouagadougou

 

Réveillée à 6h30, cela faisait un moment que Sanda était levée. Je ne sais pas où elle trouve l’énergie ! J’ai bien récupéré. Un petit nescafé (heureusement qu’elle en avait emmené) accompagné de la première cigarette finissent de me réveiller. Nous rangeons un peu nos affaires car il faut faire le tri. A 8h tout était prêt et comme nous avions donné rendez vous à Max à 10h, nous décidons d’aller faire un petit tour du côté du marché. Nous en profitons pour aller voir Adèle qui est avec Yaël et Parfait. A 9h30 nous avons l’étrange impression d’avoir presque terminé notre journée. Nous décidons d’aller prendre un coca/bière au Stade de France Plus.

 

Nous remontons dans le dortoir pour prendre quelques affaires puis partons à 10h15 avec Max pour faire du change (1€ = 656 CFA). Nous passons ensuite faire quelques courses de premières nécessités au Cmas et passons commande de beurre de karité. Juste avant de rentrer nous allons voir le lac et le barrage. Sanda souhaite s’arrêter voir des bronzes mais se fait alpaguer par un marchand de tissu. Patiente et connaissant la longueur des transactions, je m’assois avec Max juste devant l’échoppe. Sanda (que j’avais prévenu quand même) en ressort avec un tissu (qu’elle ne désirait pas vraiment) juste pour se débarrasser des vendeurs (qui, cela dit, peuvent être épuisants). Je lui avais bien conseillé pourtant de faire appel à moi si elle désirait acheter quelque chose. Bref, première rencontre pour elle avec les vendeurs burkinabés, elle en ressort fatigués et je sens qu’elle flanche un peu. Nous empruntons donc le chemin du retour. Il est 12h45 lorsque nous arrivons à Carmen et après un déjeuner simplissime je décide de m’étendre faire une petite sieste.

 

C’est là que Sanda tire la sonnette d’alarme. Son petit sac à dos à disparu. D’abords dubitative je lui demande s’il elle ne l’a pas mis ailleurs mais après avoir bien fouillé nous nous rendons compte qu’effectivement ce dernier avait bel et bien disparu. Nous descendons prévenir la Sœur Marie qui est en plein repas. La sœur, entre deux rires tonitruants nous dit toute la gravité de l’évènement (ne pas oublier que nous provenons de 2 cultures différentes). Les palabres commencent, visite du dortoir et une fouille dans les chambres des filles est lancée. Pendant ce temps je demande à changer de chambre puisque les prêtres sont partis ce matin et la sœur nous fait installer dans une chambre qui ferme à clef. C’est en voulant transférer ma valise d’une pièce à l’autre que je me suis immédiatement rendu compte que quelque chose n’allait pas. Cette dernière était bien trop légère pour être encore pleine. Je vérifie immédiatement la fermeture …. Le cadenas a disparu ainsi que tous les objets de valeurs qui s’y trouvaient …. Ordinateur portable, disque dur externe, MP3 et appareil de photo numérique que Patrick m’avais laissé pour que je lui rachète !!!! Noooooooooooooon … je n’y crois pas !!!! J’alerte immédiatement la sœur. Je n’arrive pas à croire ce qui m’arrive. Outre la perte matérielle c’est immédiatement aux données qui se trouvaient à l’intérieur que je pense …. 15 ans de photos, plus de 400 pages de carnets de route …. Ma vie quoi !!! Sans parler de l’appareil de photo ultra moderne que Pat m’avait laissé et que je vais devoir rembourser alors qu’il ne m’appartenait même pas encore. J’ai les boules ! J’ai su tout de suite que je pouvais faire une croix sur tout ce qui avait disparu. Je sais d’entrée que je ne les reverrai jamais. Si seulement je pouvais récupérer les données …. Juste les données … car cela rien ne pourra jamais les remplacer.

 

Nous partons immédiatement au commissariat central pour porter plainte et faire une déclaration de vol. Toute une expérience ! Avant même de pouvoir pénétrer dans le commissariat il faut s’arrêter à une guérite dans laquelle 2 policiers à moitié endormis vous demande le pourquoi de votre venue. Au dessus d’eux trône une enseigne peinte à la main de façon artisanale indiquant « déclaration de perte ». Ca n’est pas la première fois que j’entends cela mais, malgré nos différentes cultures je tiens à souligner qu’il s’agit bien là d’un vol et non d’une perte. Hors, en français-burkinabé, il s’agît pourtant de la même chose. Le vocabulaire me gêne mais que puis-je y faire. On me demande mon passeport (heureusement ça je l’ai encore) tout en me tendant entre deux bâillement un stylo et un bout de feuille blanche en me demandant d’écrire « ce que vous avez perdu… ». Je ne relève pas ... cela ne servirait à rien et il fait suffisamment chaud pour ne pas perdre d’énergie inutilement. Pendant que je m’attèle à cette tâche, le policier prend appui sur son avant bras pour entamer ce que je pense être une micro sieste. Une fois mon devoir terminé je lui rend la feuille … s’en suit une attente interminable ponctuée de palabres en Moore que je ne comprends pas puis, comme par magie on me rend un petit bout de papier estampillé d’un tampon officiel et portant un numéro. L’agent me demande de revenir demain à 10h du matin afin qu’un enquêteur puisse prendre ma déposition, merci, ciao ! Uuuuuuuuum, j’ai comme un gros doute quant à l’efficacité de ma démarche mais bon, puisque je suis lancée … je veux surtout marquer le coup.

 

Nous partons ensuite à Kamzaka (l’actuel) afin de récupérer Marius et Romaric. Ca me fait vraiment plaisir de les revoir. Nous partons ensuite tous ensemble visiter le chantier du nouveau Kamzaka (dans la commune de Sig Noghin) qui devrait être sur le point d’être terminé puisque l’inauguration a lieu dans exactement une semaine. Les travaux ont bien avancé mais il reste encore beaucoup de travail et j’espère de tout cœur que tout sera prêt le jour J. Le toit de la paillotte n’est pas posé, le mobilier qui a été livré n’est pas encore mis en place, certaines portes ne sont pas installées et sont entrain de sécher au soleil. Le sol est jonché de poutres, morceaux de bois et de métaux divers, bref ; c’est Hiroshima pour l’instant. En rentrant je remets à Marius l’argent que Paolo m’avait confié pour payer l’entrepreneur, Mr Diallo. Ca aussi heureusement que je l’avais sur moi au moment du vol ! Nous bavardons avec une partie des enfants avant de ramener Thierry chez lui car pour l’instant il est chez Yamina et il parait qu’il a été extrêmement malade toute la journée. Pas que le trajet nous arrange vraiment car il habite loin mais bon, pour avoir été malade et seule à l’étranger, je sais ce que ça fait et j’aurais à l’époque donné n’importe quoi pour avoir un minimum de soutien moral.

 

Je garde secrètement l’espoir que mes affaires aient réapparu entre temps, un infime, un minuscule espoir. RIEN ! Je m’en doutais. Finalement nous avalons un vague bout de pain avant d’aller nous coucher. Je pense malgré tout que je vais bien dormir car la journée à été forte en émotions.

 

Le 24 Octobre 2008, Ouagadougou

 

4h du matin. Le bruit de la porte me réveille. Sanda vient de rentrer dans la chambre. Je suis encore à moitié endormie mais ce qu’elle me dit finit de me réveiller totalement « Mag, j’ai retrouvé ton écharpe dans les toilettes à côté du dortoir ». Je saute de mon lit. Quoi ???? Elle m’explique que ne pouvant dormir elle était allé faire un tour et qu’elle avait retrouvé mon foulard (qui n’était pas dans les toilettes lorsque nous nous sommes rendues compte de la disparition de nos affaires puisqu’elle avait déjà fouillé cet endroit à ce moment là). D’ailleurs je ne m’étais même pas rendue compte de la disparition de mon foulard. De nouveau le cœur qui bât à l’annonce de cette nouvelle. Ca veut dire que la personne qui a piqué mes affaires non seulement s’est servi de mon foulard pour les planquer mais que définitivement c’est bien une personne interne à Carmen. Tourne vire, on réfléchi, en rond, et décidons finalement de partir en expédition nocturne avec la petzel. Seulement voilà, beaucoup de pièces sont fermées à clefs et en plus, la grille d’en bas est elle aussi fermée. Frustration et sentiment de claustrophobie nous assaillent car si un feu venait à se déclarer maintenant nous mourrions toutes grillées devant l’impossibilité de sortir du bâtiment. Je tourne comme un lion en cage. Je suis énervée de nouveau !

 

Le matin même, des que les grilles sont ouvertes, je décide avec Sanda de fouiller le centre de fond en comble car je trouve leurs méthodes un peu « légères ». En effet, la sœur a une façon à mon goût inefficace d’ouvrir la porte en jetant un vague coup d’œil avant de déclarer « non non non, ici il n’y a rien ! ». Je demande donc à la sœur la permission de tout fouiller ce qui a l’air de la contrarier. Surtout lorsque je demande que l’on ouvre les sacs et cartons qui sortent de Carmen. Je suis vraiment navrée pour la jeune fille mère qui part en réinsertion familiale mais à l’heure actuelle je suspecte tout le monde, y compris les prêtres. Pour moi n’importe qui peut avoir fait le coup et c’est ce qui me rend folle. Je suis quasiment certaine de saluer gentiment la personne qui m’a volé mes affaires et ça me fout en rogne. Nous mettons donc les mains dans tous les sacs, cartons et autres recoins du centre. Je démonte tout mais ne laisse aucune trace de mon passage cela va de soi. Nous fouillons également l’atelier de couture sans rien trouver bien évidement.

 

Aujourd’hui nous voulions assister à je ne sais plus trop quelle représentation qui a à lieu tous les vendredi matin mais nous n’avons plus le temps pour cela. Nous passons voir Noufou puis allons à la police puisque j’avais rendez vous à 10h.

 

Nous revoilà donc devant la guérite des « déclaration de perte » …. Hum hum … je ne relève pas. Il y a du monde qui fait plus ou moins la queue. Au bout de 10 minutes d’une attente inutile je demande à la dame qui est devant moi si je peux demander un renseignement. On récupère mon bout de papier pour finalement me dire de passer dans le bureau qui est au fond de la cour pour voir l’inspecteur. Cela me semble bizarre car je ne vois que des militaires assis sur un banc … bref … Nous rentrons donc avec Sanda dans la cour pour nous entendre dire que nous ne sommes pas au bon bureau. On nous indique une autre porte. La nous pénétrons dans un couloir qui donne sur deux petites pièces sans porte. Ne voulant pas déranger nous patientons dans le couloir. Une voix nous invite à rentrer. Scène étrange. Il y a un homme assis derrière un bureau (l’inspecteur je présume). En face, une femme assise sur une chaise et un homme, assis parterre alors qu’il y a une chaise de libre. Position de soumission, je suppose qu’il a du faire quelque chose de mal et qu’on ne l’autorise pas à s’assoir sur cette chaise. Je me sens un peu mal à l’aise. L’inspecteur me demande le pourquoi de notre venu dans son bureau. Je le lui explique brièvement en lui tendant mon bout de papier. Il ouvre un grand cahier, cherche et fini par dire « non non non, il faut revenir car votre numéro n’est pas dans le cahier ». J’essaye de comprendre. Il me dit que la plainte (mais de quelle plainte parle-t-il puisque je n’ai pas encore vu d’inspecteur ni porté plainte) n’était pas encore marquée dans son cahier ce qui veut dire qu’elle n’a pas encore été traité par le bureau central (celui qui se charge de les re-dispatcher ensuite. J’ai le numéro 11298 et sur son cahier la dernière à avoir été inscrite porte le numéro 11185. Comme je suppose qu’ils ne traiterons pas plus de 100 plainte d’ici à Lundi autant faire une croix tout de suite sur mes affaires. Ce qui m’embête le plus dans l’histoire c’est le vol de l’appareil photo et surtout celui de mon disque dur externe. Il y a dans ce dernier TOUT, absolument TOUT, mes écrits, mes photos, ma mémoire, MA VIE. Plus que la valeur réelle de ces objets c’est la valeur sentimentale qui me peine. Je ne pense pas avoir fait des sauvegarde de tout … ça me crève le cœur !

 

A 15h nous partons en direction de l’aéroport pour récupérer le passeport de Sanda. Bien évidement comme rien n’est simple, ils n’arrivent pas à remettre la main sur ce dernier. Pris d’une envie terrible de faire pipi, j’entre dans les toilettes de l’aéroport. L’odeur est écœurante je passe en mode « apnée » mais c’est déjà trop tard … tellement tard que 5 minutes après j’y retourne pour y vomir ! Beurk ! Dire qu’en plus il faudra revenir demain …

 

Nous passons récupérer Adèle, Kevin et Yaël pour aller voir l’avancée des travaux de leur future maison. Maxime fait tout ce qu’il peut pour avancer au plus vite afin de pouvoir y emménager rapidement. Cela me fait plaisir de voir qu’il a réussi à faire le sol en dur. Il a désormais une porte et des « fenêtres » …. C’est très bien. Nous l’encourageons dans son travail et espérons que 2009 lui permettra de s’installer.

 

Le retour fût difficile. En effet traverser Ouaga d’Est en Ouest aux heures de pointe est une expérience déroutante. Heureusement que Maxime est là. Nous passons prendre Marius car nous avons rendez-vous chez Achille ce soir. Il habite au fin fond du monde, là ou l’on peut entendre les grillons, voir les étoiles et se faire manger par les moustiques. Nous arrivons avec 1h de retard du au trafique. La réunion était très intéressante et nous avons mis au point un plan d’action plus détaillé car nous sommes sur la dernière ligne droite et il faut concentrer nos efforts. Nous repartons épuisés et décidons de manger en face de Carmen. Fuck le budget, la journée ayant été peu constructive il faut bien que l’on compense !!! Et puis y en a marre de la vache qui rit sur des crackers !!!

 

Hier j’ai acheté un cahier … retour en arrière … du temps où je n’avais pas d’ordi portable … du coup c’est vachement moins motivant pour écrire. Je sais que ce cahier restera un moment en souffrance avant qu’il ne soit retapé correctement.

 

Nous nous couchons complètement épuisées à 22h30 après une bonne douche puisque désormais il n’y a plus de problèmes d’eau à Carmen !

 

 Le 25 Octobre 2008, Ouagadougou

 

Je me lève très difficilement à 7h. Sanda elle est déjà réveillée depuis longtemps. Nous avons donné RDV à Max à 7h30. La journée commence par une réunion avec tous les membres de KAMZAKA pour préparer l’inauguration. 2h d’une réunion plus ou moins mouvementée afin de se répartir les tâches. J’ai été mandatée par Achille pour m’occuper du courrier à envoyer à la presse et à la Tv. Ici une couverture médiatique se paye et comme lundi il doit se rendre dans divers journaux et Tv afin de négocier l’inauguration de l’école, il va par la même occasion essayer de négocier la couverture médiatique de l’inauguration de Kamzaka. Cela permettra peut-être de réduire les coûts.

 

Je m’acquitte tout d’abords de ma première tâche qui consiste à rédiger le discours de la ministre de l’éducation car au Burkina c’est la personne qui invite les personnalités politique qui doit rédiger leurs discours. Ce discours sera envoyé à son protocole (responsable du protocole) qui bien évidemment le remaniera.

Pour ce faire je vais chez Yamina pour qu’elle m’aide. En fait elle fera bien plus que m’aider c’est elle qui le rédigera (je me contenterai lui apporter mon aide) car elle est plus au fait de la formulation adaptée à ce genre d’évènements. Yamina habite au Burkina depuis 7 ans. Elle est professeur de philo à l’université et travaille comme bénévole pour Kamzaka depuis bientôt 4 ans. Son aide est précieuse, je dirais même plus ; vitale. Une fois notre labeur accomplie nous l’envoyons à Achille par internet afin qu’il puisse y apporter les modifications nécessaires. Il n’y a pas mieux placé qu’Achille pour ce genre d’exercice.

 

Petit coups de main à Romaric en ce qui concerne les lettres à envoyer à la presse puis nous partons avec Sanda au restaurant. En chemin nous nous arrêtons pour acheter des pastèques car nous voulons organiser un goûter pour les enfants qui viendront demain aider à défricher et nettoyer le nouveau centre. Nous repassons une fois de plus au commissariat. Cette fois ci on me tend un papier à remplir. Il faut ensuite que j’achète un timbre fiscal (l’avantage d’être au BF c’est que tu n’as pas besoin de chercher un tabac ouvert, il y a toujours quelqu'un devant la porte pour t’en vendre un) puis je dépose le papier. Voilà, c’est ça la plainte, un simple bout de papier détaillant la liste des articles volés. Je dois repasser demain à 15h30 pour le récupérer signé et tamponné par l’inspecteur. Je n’aurais vu personne. Je ne suis plus sure de vouloir dépenser autant d’énergie pour tout cela mais en même temps je me dis que puisque j’ai commencé autant finir !

 

Nous repartons chez Achille (à l’autre bout de la terre) car ce dernier nous a (avec Michèle, Florence et son amie) invité à dîner. Le festin (parce que oui c’était un festin !!!) était parfait et la compagnie très agréable. Comme depuis notre arrivée nous ne mangeons pas beaucoup, je ne pourrais même pas goûter à tous les plats.

 

Avec Sanda nous prenons un petit verre en face juste avant d’aller nous coucher. J’aime bien cet endroit et j’adore discuter avec Sanda.

  

Le 26 Octobre 2008, Ouagadougou

 

Dimanche ! Tous les enfants sont libres. Normalement le dimanche est réservé aux tâches ménagères de Kamzaka. Mais aujourd’hui est un jour spécial car leur centre actuel va être délaissé au profit du nouveau. Aujourd’hui nous avons besoin de tous les bras et des bonnes volontés afin de nettoyer le nouveau centre en vue de l’inauguration.

 

Le rendez vous était fixé à 8h. Les moyens de locomotion étant rares, nous embarquons avec nous 5 enfants. Les autres s’entassent  à 2 ou 3 sur les motos de ceux qui en ont. A peine arrivés tout le monde se met à la tâche dans, ce qui semble être, le chaos le plus total. Mais qu’importe que l’on creuse, nettoie, ratisse, racle, bêche ou donne des coups de machette, le principal est que le travail soit fait. Pendant plusieurs heures la sueur coule le long des visages et trempe les t-shirts car il fait chaud. TRES CHAUD ! Vers 11h nous préparons avec Sanda un encas. Des sandwichs, de la pastèque (pour réhydrater), des biscuits et des bondons seront distribués aux petits comme aux grands. La pause est bien méritée. OUI, ces gosses sont géniaux. J’essayais de m’imaginer la même situation en France. Impossible. C’est du domaine de l’inconcevable. L’engouement et l’énergie qu’ils mettent à nettoyer leur future maison est incroyable. J’aime ces gosses. Vraiment !

 

Vers 14h on nous sert le repas. Du riz gras assorti de poisson. Je n’ai pas le courage de goûrer au poisson. De toutes les façons il fait bien trop chaud pour avoir faim et je me contente d’avaler 2 poignées de riz.

 

Nous rentrons vers 16h, épuisées, sales et heureuses. Sanda à été remarquable aussi. En ce qui me concerne, je n’ai pas pu prêter main forte pour les gros travaux. Rien que de les voir cassé en 2 à défricher et à ratisser avec des râteaux sans manches j’avais mal au dos. Ca serait con quand même que je ne puisse pas assister à l’inauguration ! Nous sommes heureuses d’avoir pu participer, chacune à notre manière à cette journée, d’avoir pu partager ces instants avec eux.

 

Sur le chemin du retour, le petit que j’avais sur les genoux à l’aller ne m’a pas lâché d’une semelle. Sa main dans la mienne, il n’arrêtait pas de me parler en Moore, ne parlant pas français. C’est Nana Jean qui faisait la traduction. Judicaël est arrivé il y à peine 3 jours. C’est de SAMU social qui l’a ramené à Kamzaka. Son dossier est donc en cours et il doit passer un mois d’adaptation avant que le conseil ne décide de le garder. C’est à partir de ce moment là qu’il pourra être parrainé. Il aimerait bien avoir un parrain ou une marraine mais je lui ai expliqué qu’il fallait qu’il s’accroche pour cela car pour l’instant il ne pouvait en avoir un.

 

J’aimerais vraiment que l’on puisse faire quelque chose pour les parrainages. En effet, Kamzaka compte aujourd’hui 24 enfants mais ils sont amenés à en accueillir 60. Les nouvelles infrastructures pouvant accueillir plus d’enfants il serait bon je pense d’établir un règlement en ce qui concerne les parrainages. En effet, il ne faut pas oublier que ce centre, crées par des bonnes volontés et au fonctionnement « artisanal » devient avec ce nouveau bâtiment qui leur sera livré un vrai centre d’accueil. Les enfants (plus nombreux) ainsi que l’équipe qui les encadre devront être bien gérés. Ils est désormais important pour l’équipe d’ENFANCE EN PERIL de mettre en place un règlement intérieur et pourquoi pas avec notre aide, avoir un système de parrainage moderne qui permettra ainsi aux parrains et marraines d’être tenus régulièrement informés des progrès de « leur » enfant. Il me semble que les nouvelles technologies (internet) ainsi que les visites régulières des membres de GDJ permettraient d’informer en temps réels les parrains. Il est important que ces derniers soient informés régulièrement de la vie quotidienne, sanitaire et scolaire des enfants. Car un parrainage ça n’est pas juste donner/recevoir de l’argent. C'est bien plus important que ça. C’est d’abords un engagement moral et une envie réciproque d’intervenir (d’une manière ou d’une autre) dans la vis de « l’autre ». Afin qu’une bonne relation s’établisse entre les parrains et les enfants il est nécessaire que les informations circulent rapidement. Il faudra voir si on ne peut pas mettre en place quelque chose de ce côté-là.

 

Après une bonne douche réparatrice (incluant la lessive devenue obligatoire), nous nous sommes un peu reposées avant de repartir avec Maxime voir Ouaga 2000. Depuis son arrivée et telle une enfant, Sanda ne pensait qu’à ça, aller voir Ouaga 2000. Son rêve est donc devenu réalité. C’est une réalité massive qu’elle a pris en pleine figure. Une réalité toute autre, bâtie sur des maisons plus grosses les unes que les autres, une réalité qui a une odeur, celle de l’argent.

 

Nous dînons « en face », un frugal repas mais qui nous suffit. Nous voulons fêter notre dernière soirée entre fille. Demain le programme chargé et arrivée du reste du groupe.

 

Je ne sais pas si c’est les moustiques qui résistent au produit ou nous mais en tout cas ils sont belle et bien revenus les salauds !

  

Le 27 Octobre 2008, Ouagadougou

 

Je ne me souviens pas de cette journée. Nous sommes en janvier 2009 et je me suis mis en tête de retaper mon carnet de route avant la fin du mois. Au moins une bonne résolution qui sera tenue. Je ne me souviens pas de cette journée pour 2 raisons. La première parce que je n’avais rien écrit ce soir là, je n’en avais plus la force.  La deuxième parce que nous avons fait milles choses et que du coup tout s’embrouille. Tout ce que je sais c’est que nous n’avons même pas eu le temps de déjeuner. Que nous avons couru à droite et à gauche dans cette chaleur écrasante pour régler les milles détails qui feront que les inaugurations seront réussies ou pas. Tout ce dont je me souviens avec exactitude c’est que lorsque nous sommes allées chercher le reste du groupe l’attente à été interminable … que nous étions épuisées, vraiment, et que la seule chose que nous désirions à ce moment là c’était nous coucher. Que de 21h (heure à laquelle ils ont atterri) à minuit (heure à laquelle ils sont enfin sortis), j’ai failli m’endormir dans un coin.

Ah si, je me souviens du transfert des bagages, unique et inoubliable assise avec Sanda sur les cartons entassés sur le pick-up parce qu’ils n’avaient pas prévu de cordes d’arrimage … je me souviens du trajet pour rentrer, de la nuit si sombre, de l’air si poussiéreux et pourtant frais. Je me souviens de la répartition des chambres, de la notre que nous avons quitté à regret pour repartir dans le dortoir (mais en même temps nous n’avions plus rien à nous faire voler, nous).

 

 

Le 28 Octobre 2008, Ouagadougou

 

Je suis en colère comme rarement dans ma vie. Depuis que je me suis fait voler mes affaires à Carmen, j’ai essayé, sans trop de difficulté, de prendre la situation avec philosophie. J’ai essayé de positiver parce que je ne me suis pas sentie le droit de me plaindre sur mon sort. Comment le pourrais-je ? Pas ici, pas maintenant ! Comment pourrais-je comparer cette perte matérielle à toute la misère humaine qui m’entoure ? Je suis là pour faire avancer les choses, pour essayer de rendre ce monde un peu plus vivable pour ce peuple que j’admire ; alors j’avance.

 

Mais aujourd’hui je suis en colère, de celle qui vous prend aux tripes et vous fait jaillir les larmes de rage. J’ai la haine car je viens de sortir du bureau de Sœur Marie qui avait organisé une réunion avec le chef des gardiens ainsi que le représentant de la fondation Kisito. Elle voulait débattre de ce qui m’était arrivé.

 

J’ai digéré le fait que je ne reverrai jamais mes affaires. J’ai fait une croix dessus mais ce que je viens de vivre est bien plus grave à mon sens que le simple vol de ces dernières. Lors de cette réunion, le chef des vigiles, un homme affable qui de part sa simple posture vous montre tout le mépris qu’il a pour vous. Cet homme, d’un physique désagréable, me tournait le dos pendant tout l’entretien. Les faits exposés et chacun ayant eu son temps de parole, je lui ai demandé de se retourner et de me regarder pendant que je lui parlais, chose qu’il n’a pas daigné faire. Je lui ai donc dis qu’il était impoli de sa part de tourner le dos à son interlocuteur. La conversation a dérapé et il m’a tout simplement traité de raciste. Là c’est tout simplement comme si une bombe m’explosait dans le cœur. Comment ce connard peut-il me traiter de raciste alors qu’il est simplement question de politesse ? Je voulais juste qu’il me regarde et qu’il m’explique comment il pouvait à ce point rejeter la responsabilité du vol sur tous les gens présents. Parce que, honnêtement, il ne se sent pas le moins du monde concerné par l’affaire. Il m’a même accusé indirectement d’avoir inventé toute l’affaire en me demandant des preuves de la présence des objets volés dans ma valise. J’ai eu une envie viscérale et primitive de lui taper dessus. Il m’a tellement mis hors de moi que les larmes ont jailli immédiatement.

 

Paolo, pour pacifier cette discussion qui se transformait en guerre ouverte a expliqué que, parfois, parce que nous avons des cultures différentes, nous nous blessions sans le vouloir. Peut-être a-t-il raison … alors j’ai ravalé mon orgueil, ma douleur et ma colère et je lui ai présenté des excuses (fausses) pour ensuite lui exposer calmement mon point de vue, avec des larmes toujours accrochées à mes cils, parce que, celles la, je n’ai pas réussi à les ravaler. Je lui ai demandé gentiment de se retourner et de me regarder. Il a vaguement tourné son buste vers moi mais pas un seul moment il ne m’a regardé. Je pense que cet homme en  plus d’être profondément raciste doit être misogyne. Et là je l’ai détesté en temps que personne. Pas à cause de sa couleur, mais à cause de l’âme immonde qu’il renferme.

 

Je suis tellement énervée que j’en ai mal au ventre. Je suis en colère d’être en colère et de ne pas être capable de faire la part des choses et d’être bien au sein du groupe. J’ai besoin de pleurer. Il faut que ça sorte un bon coup car je sais que ça ira mieux après.

 

Nous partons tous au Marina Market. La lumière est superbe, c’est celle que je préfère mais aujourd’hui elle m’est indifférente. J’ai le cœur tellement noir que je n’arrive plus à voir le beau. Ils descendent tous de la voiture et je m’enferme dedans un peu violemment pour signifier aux vendeurs des rues que je ne veux surtout pas être emmerdée. J’ai besoin de cette violence, j’ai besoin d’exprimer mon dégoût et mon incapacité à communiquer pour le moment. J’ai besoin de pleurer et j’éloigne par ce geste marquant mon désir de rester seule. Je meurs de chaud et je dois dégager une énergie bien négative car plus personne ne s’approche du véhicule. J’ouvre les vannes tout en commençant à écrire. Je transpire ma colère sur le papier et la sens diminuer à mesure que le cahier se noircit. Je n’ai pas de mouchoir et me mouche dans mon foulard. Qu’importe, ça va déjà mieux. Maxime est resté à côté, silencieux, respectant mon droit à être triste et en colère. Entre deux larmes je romps le silence et lui dit que je lui expliquerai pourquoi tout cela lorsque je serais plus calme et que je pourrais rire de cette situation. Il me reste quelques centilitres à verser mais je sais déjà que ça va mieux et je sais aussi que dans peu de temps j’aurais la force de tout lui raconter.

 

Les autres remontent dans la voiture et je cesse d’être en colère. Nous rentrons à Carmen. Certains partent chercher Leslie, Marjorie et Evelyne qui arrivent ce soir pendant que les autres s’occupent de la répartition des cartons.

 

Je croise Sœur Marie et m’entretient avec elle cinq minutes dans son bureau. Je veux qu’elle sache que je ne lui en veux pas car j’ai bien senti dernièrement que ni l’une ni l’autre ne savions comment nous aborder. Je veux qu’elle sache que je suis même prête à revenir dans cet établissement. Nous avons parlé de ce type si désagréable et je lui ai demandé si elle pensait comme moi. Elle m’a dit que c’était un homme très désagréable et impoli et que le fait de tourner le dos à quelqu'un ne faisait que marquer son mépris pour la personne. Que cela n’avait rien de culturel et que, effectivement c’était une mauvaise personne. Elle m’a aussi dit qu’ils avaient immédiatement décidé de rompre le contrat avec cette société de gardiennage et qu’il prendrait donc fin à la fin du mois. Je suis bien contente. Je ressors de cette rencontre avec la sœur aussi soulagée qu’elle je crois. Nous avions besoin de nous voir et de faire la paix, même si nous n’étions pas vraiment fâchées, cela nous a fait autant de bien à l’une qu’à l’autre.

 

 Le 31 Octobre 2008, Ouagadougou

 

Finalement nous avons opté pour une cérémonie se déroulant le matin avec les enfants de l’école et les instituteurs. Nous avons donc quitté Carmen à 8h45 avec l’éternelle demi heure de retard. Ca n’est plus de quart d’heure aixois dont il est question sinon de la demi-heure burkinabé. Nous faisons la rencontre de l’ex mari de Nicole qui est venu exprès de Bobo pour la voir. Leurs retrouvailles furent émouvantes. Nous emmenons également Michel avec nous. Nous arrivons à Guimtenga après une heure de route, une heure de papote entre fille dans le carré VIP improvisé au fond du bus sur des chaises qui ont du mal à rester en place. Les travaux ne sont toujours pas terminés. La fête devait commencer vers 10h mais rien n’est prêt. Les chaises et les tentes ne sont pas encore arrivées. Nous mettons la main à la pâte ; certains installant les banderoles, certains aidant les femmes en cuisine, d’autres préparant les cartables, mais tous, ça oui, TOUS, dégoulinants de transpiration.

 

11h …. Midi …. Toujours rien. Ni tentes ni chaises, les instituteurs décident de lancer la surprise car nous ne pouvons attendre indéfiniment. Nous  nous installons donc sur le trottoir de l’école, à l’ombre, pendant que les femmes et les enfants du village se placent au soleil juste en face de nous. Je me sens mal à l’aise ….

 

La première surprise c’est un groupe de femmes qui chante et danse en notre honneur. Le plus drôle est qu’elles ont enrôlé Florence (la fille de Michelle) et Sanda. Ces dernières se sont prêtées au jeu et nous les voyons évoluer avec grâce en costume traditionnel. Chapeau les filles ! Ensuite on nous avait organisé un défilé. Des filles et des garçons de l’école nous ont ainsi fait admirer les différentes parures de l’ethnie des peuls. Ils étaient tous plus beaux les uns que les autres et c’était très frustrant pour moi de ne pas avoir mon appareil photo. Je me suis sentie gauche avec le caméscope. Prirent ensuite place un autre groupe de jeunes femmes. Leurs chants, accompagné de l’unique tambour était envoûtant. Pendant tout ce temps, les enfants et les femmes qui étaient en plein soleil n’ont pas bougé d’un pouce, trop contents d’assister à cette cérémonie. Je ne sais pas où ils trouvent la force mais peut être que la réponse est aussi claire que la couleur de ma peau : nous n’avons pas la même constitution et je crois que même le plus résistant des blancs n’arrivera JAMAIS à s’intégrer à un  paysage si brut et impitoyable.

 

Après un superbe déjeuner à l’abri dans l’une des salles de classe, Sanda et moi annonçons notre désir de demander la route. En effet il faut que l’on parte puisque nous devons prendre l’avion ce soir. Ca n’est que vers 15h que nous montons avec Souley, qui est chargé de nous ramener. En effet le reste du groupe restera assister à la deuxième partie de l’inauguration, la partie officielle, celle ou les ministres et le maire seront présents. Je laisse Sanda au marché afin qu’elle achète ses fruits. Elle est accompagnée d’Adèle. Je rentre dans ma chambre (qui a désormais une porte) mais ne sais pas par où commencer. Je suis rentrée dans une espèce de torpeur inactive qui m’empêche de prendre la moindre initiative. De plus, je n’ai pas la moindre envie de partir et le manque de motivation ne m’aide donc pas à faire mes bagages.

 

J’opte pour une douche ce qui a le don de me remotiver un peu. Sanda me rejoint puis un peu plus tard nous partons au DANY ICE pour commander des sandwichs et prendre un dernier verre en regardant les voitures passer. Tout ça va me manquer. Sanda surtout. Notre entente à été parfaite et elle fut une compagne de voyage exemplaire.

 

L’enregistrement est un peu long, les formalités surtout et nous embarquons dans un vol au ¾ vide à destination de Niamey, Niger. Je déteste passer par là. L’escale est longue et en général la fatigue et la faim sont au rendez vous mais ils ne servent le repas qu’après le redécollage de Niamey, c'est-à-dire à 1h du matin, lorsque la fatigue a pris le dessus. Heureusement cette fois j’avais pris des sandwichs et l’affaire fût vite réglée. Nous nous endormons rapidement mais le monsieur qui devait être assis à côté de moi à partir de Niamey n’a pas souhaiter échanger son siège avec Sanda ce qui fait qu’on nous a réveillé afin que cette dernière reprenne son siège d’origine. Du coup, le chef de cabine principal, un homme charmant, est venu nous trouver l’une et l’autre pour nous demander de prendre nos affaires afin de nous asseoir ensemble ; en business classe ! TOP ! Je me suis immédiatement endormi pour ne me réveiller qu’à l’arrivée au bloc à Roissy. C’était d’autant plus appréciable que je commence à travailler à 13h et que je savais que la journée allait être longue.


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