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Empêche-moi de fumer si tu peux

Publié le 10 septembre 2007 par Stenograf

C’est de plus en plus facile de tomber sur des fumeurs qui soutiennent l’interdiction totale de fumer dans les lieux publics. 

Le plus immédiat c’est d’interpréter ce phénomène comme une sorte de masochisme de masse. Moi-même, à un moment donné, j’ai failli me dire : “de donner le choix aux patrons des bars ne marchera pas, car tous voudront rester fumeurs pour avoir plus de clients”. Mais les fumeurs qui veulent interdire ont visiblement des motifs secrets, dont l’intégrité et la responsabilité ne font pas partie. 

Face à la désinformation fournie par les media, à l’idéal d’une santé parfaite et à l’esprit d’infantilisation primaire qui nous gouverne, beaucoup de fumeurs se rendent compte que les patchs de nicotine et le bureau désenfumé ne suffisent pas pour en finir avec la clope. Ils auront beau se gaver de produits biologiques, remplir leur agenda de rendez-vous chez le psy ou chez le masseur, le vice de la nicotine réussit à chaque fois à faire tâche sur la petite paix d’esprit. 

Hanté par les cauchemars consécutifs où il voit son libre arbitre se faire dévorer par des poumons noircis aux crocs sulfureux, le fumeur torturé essaye un dernier coup : il jette lui-même sa capacité de choisir à la poubelle et choisit (nonobstant) de se faire assister par la bonne vieille interdiction. 

Plus de remords, plus de soucis : le respect de la règle et des affiches “Ce lieux est non-fumeur” l’emportera sûrement. Au pire notre camarade passera une journée propre à se ronger les ongles au boulot, au bar et au resto, et confinera son vice aux quelques heures désœuvrées qu’il passe à la maison. 

À la limite, on pourrait comprendre le non-fumeur qui supporte mal la fumée des autres, ou l’ex-fumeur qui supporte mal de ne plus s’en allumer une quand tout le monde autour sort le briquet. Vivement, donc, la solution espagnole, qui permet aux propriétaires des hôtels, bars et discothèques de choisir si leur établissement est fumeur ou non-fumeur ; eux, ils ont retrouvé un équilibre qui ne réduit pas le fumeur à un enfant malade dont il faudrait s’occuper. 

Mais les fumeurs qui prônent la loi absolue au-dessus des propositions justes et du peu de solutions populaires qui nous reste, ceux-là j’ai du mal à comprendre. Les bonnes intentions, la mauvaise conscience et le manque de courage pour assumer ses choix : voici la recette pour soutenir les intérêts totalitaires des autres. Pendant une certaine occupation pas assez lointaine, on appelait ça des collabos…

 


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