Magazine Humeur
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Michel Garroté - En 1939, le président suisse aurait-il accepté de recevoir Adolf Hitler à Genève ? NON ! Mais en 2009 les temps ont changé. Et Israël a été obligée de dénoncer la rencontre prévue aujourd'hui dimanche au soir entre le président de la Confédération suisse Hans-Rudolf Merz avec le président nazislamiste génocidaire iranien Mahmoud Ahmadinejad à l’occasion de la Conférence sur le racisme, dite "Durban II", qui se tient à Genève.
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"Nous allons tenter de convaincre le président suisse ne pas rencontrer Ahmedinejad, l’invité le plus marquant de cette conférence, qui va prononcer un discours le jour de la Shoah et de l’anniversaire d’Hitler", a affirmé à la radio publique l’ambassadeur d’Israël auprès de l’Onu à Genève, Aharon Lechnoyaar. La rencontre entre les deux présidents est prévue dimanche soir à l’occasion d’un dîner offert aux participants à la conférence qui s’ouvre lundi. "Cette conférence est une farce tragique : officiellement il s’agit de dénoncer le racisme et on invite un négationniste connu qui appelle à la destruction de l’Etat d’Israël", a affirmé Yossi Lévy, chargé des relations avec la presse au ministère israélien des Affaires étrangères. Yitzhak Herzog, le ministre des Affaires sociales également chargé de la lutte contre l’antisémitisme dans le monde, a pour sa part qualifié la conférence de Genève de "spectacle cynique manipulé par l’axe Iran-Libye-Pakistan". Le vice-Premier ministre Sylvan Shalom a pour sa part affirmé à la radio militaire que la conférence n’avait "qu"un seul but : calomnier l’Etat d’Israël". "Le président suisse ne fait qu’aggraver le cas de son pays après la rencontre de la ministre suisse des Affaires étrangères (Micheline) Calmy-Rey l’an dernier avec Ahmadinejad à Téhéran", a ajouté M. Shalom. Le vice-ministre des Affaires étrangères Danny Ayalon, a pour sa part souligné que les "Suisses nous ont pris pas surprise. Il s’agit d’une rencontre malheureuse, d’une décisions bizarre qui ne peut que porter atteinte à la Suisse". M. Ayalon a affirmé que l’Allemagne et les Pays-Bas ont fait savoir à Israël "vendredi qu’ils ne participeraient par à la conférence de Genève". Selon la radio, Israël espère également que d’autres pays européens décideront de boycotter au dernier moment cette conférence, suivant l’exemple de l’Etat hébreu et des Etats-Unis. Ceux-ci ont annoncé samedi qu’ils n’y participeraient parce que la déclaration finale contient des passages qu’ils "ne peuvent pas accepter". La première conférence de Durban (Afrique du Sud) en 2001 avait débouché sur l’adoption d’un plan d’action contre le racisme, mais s’était achevée dans la confusion, des accusations d’antisémitisme et un départ fracassant des Etats-Unis et d’Israël.
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