Grande-Bretagne - La vie privée des internautes britanniques est tellement menacée par des programmes qui contrôlent chaque clic, que l’Union européenne a décidé d’agir contre les ministères qui ne sont pas capables d’appliquer les lois de protection en vigueur.
Le programme Phorm construit un profil spécifique pour chaque utilisateur à partir de ses intérêts et de ses habitudes d’achat. Des fournisseurs vendent alors les données à des publicitaires, qui peuvent cibler plus efficacement les individus.
Le gouvernement a soutenu ce programme en dépit de plaintes répétées, mais Bruxelles est aujourd'hui furieux de voir que la Grande-Bretagne ne suit pas les règles européennes.
Envoyer de la publicité sans le consentement de l’individu est interdit par une directive européenne de 2002 concernant le traitement des données à caractère personnel, que le gouvernement britannique a signé.
BT (un des fournisseurs d’accès britannique) a fait face à de violentes critiques l’année dernière lorsqu’il a été révélé qu’il avait secrètement testé le système Phorm sur 36 000 clients. Mais la police considère que les clients ont donné leur accord implicite en cliquant pour accéder aux sites Web.
Viviane Reding, le commissaire européen chargé de la société de l’information et des médias, déclare : « J’ai appelé les autorités britanniques à changer leurs lois nationales et je m’assure que les autorités nationales aient de bonnes sanctions à leur disposition pour appliquer la législation européenne sur la confidentialité des communications ». Selon elle, la vie privée a été « livrée au nouveau monde des technologies intrusives ».
Les ministres ont maintenant 2 mois pour prouver que la loi du Royaume-Uni protège les données personnelles des internautes.