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« jesus-christ est descendu aux enfers »

Publié le 20 avril 2009 par Hermas
INTRODUCTION
Le Symbole des Apôtres, le « Je crois en Dieu » (différent dans sa rédaction du Symbole de Nicée-Constantinople, « Je crois en un seul Dieu », récité à la Messe les dimanches et jours de fêtes) proclame que Jésus « est descendu aux enfers ».
Cette expression, que les fidèles récitent sans y prêter toute l’attention requise, jette portant le trouble chez de nombreuses personnes : « Comment Jésus a-t-il pu aller en Enfer ? Ce n’est pas possible ! ».Et certaines personnes, de bonne foi, ont cru bon d’enlever cette affirmation, du « Je crois en Dieu ».
C’est vrai, Jésus n’est pas « descendu en Enfer », mais aux Enfers, ce qui est bien différent. Le premier mot est au singulier, le deuxième €st au pluriel, ce qui devrait déjà attirer l’attention !  Mais il faut reconnaître que la confusion est facile à faire, et c’est pourquoi, j’ai cru bon de préciser ce point pour aider les fidèles à comprendre le sens de cette affirmation de foi, et le rôle indispensable de Jésus pour libérer les hommes, « enchaînés » en quelque sorte, après leur mort, dans l’impossibilité d’entrer au Paradis, dans la Maison du Père, tant que le Christ ne leur a pas ouvert la porte, Lui qui est la «Voie » qui mène à la Vérité et à la Vie.
Et tout d’abord, une précisions s’impose sur ce mot, et sur son origine dans l’Ancien Testament, où il apparaît en hébreu, puis en grec, en latin, pour être traduit ainsi en français (et de même en d’autre langues comme l’italien)
ENFERS/SEJOUR DES MORTS
En hébreu : SHEOL ; en grec : HADES ; en latin : INFERNA ; en français : ENFERS (« Limbes », mot utilisé par les artistes, les peintres surtout)
Sheol (שאול) est un terme hébraïque intraduisible, fréquent dans l’Ancien Testament : il désigne le « séjour des morts », la « tombe commune de l'humanité », le puits, sans vraiment pouvoir statuer s'il s'agit ou non d'un au-delà. La Bible hébraïque le décrit comme une place sans confort, où tous, juste et criminel, roi et esclave, pieux et impies se retrouvent après leur mort pour y demeurer dans le silence et redevenir poussière. Toutefois, il ne s'agit pas là d'un sort définitif, et certains textes mentionnent ceux qui « en sont sauvés » (Psaumes 86:13, entre autres), ceux qui en remontent.
Etant donné que les morts sont mis en terre, le « séjour des morts » est situé dans les parties inférieures de la terre « inferiora » en latin, qui a été traduit en français par « Enfers » que l’on pourrait interpréter ainsi, « les lieux inférieurs de la terre » où les morts attendent leur libération.
Le Livre d'Enoch, généralement attribué à des Juifs hellénisés d'Alexandrie, rapporte la vision cosmologique d'Enoch. L'auteur décrit le Shéol comme divisé en quatre sections : dans la première, appelée dans l'Évangile selon Luc « le sein d'Abraham », les justes et les saints attendent joyeusement le jour du jugement ; dans la seconde, les gens modérément bons attendent leur récompense ; le troisième où les méchants sont punis et attendent leur jugement à la résurrection ; enfin le quatrième où les méchants qui ne méritent même pas d'être ressuscités sont éternellement tourmentés. Cette cosmologie est l'une des seules à rapprocher ou inclure l'enfer dans le Shéol
Selon la Lettre de Saint Pierre, Jésus se rendit dans le Shéol lorsqu'il mourut, afin de se faire connaître des justes, et de leur annoncer leur libération et leur entrée, avec Lui, grâce à Lui, dans la Vie Bienheureuse.
POURQUOI CETTE ATTENTE DANS LE SEJOUR DES MORTS ?

Il est logique et normal pour les fidèles de se poser la question. Pour y répondre il faut se reporter au début du Livre de la Genèse et au péché d’Adam et Eve, qui sont alors chassés du Paradis Terrestre, où ils vivaient dans l’intimité avec Dieu (cf. Genèse chapitre 3).
Leur péché les a dépouillés de tous les bienfaits que Dieu leur avait donnés (les dons préternaturels : ne pas connaître la mort ni la souffrance, l’équilibre parfait qui régnait dans leur être). Mais surtout, leur péché les a séparés de Dieu de manière radicale : ils ont perdu toute intimité avec lui : ils sont chassés de sa « Maison », le paradis terrestre :
Genèse, chapitre 3°
23.   Et Yahvé Dieu le renvoya du jardin d'Éden pour cultiver le sol d'où il avait été tiré.
24.    Il bannit l'homme et il posta devant le jardin d'Éden les chérubins et la flamme du glaive fulgurant pour garder le chemin de l'arbre de vie.
L’homme se retrouve dans sa condition de créature mortelle, sans plus pouvoir retrouver, par lui-même, le chemin de la vie, le chemin de Dieu ! Il est tombé dans la royaume de la mort, dans les mains de l’adversaire, de Satan, de Lucifer, qui, après sa mort, le tiendra « enchaîné » en quelque sorte, dans l’impossibilité, par lui-même de pouvoir jouir de la Vie Eternelle Bienheureuse, d’entrer au Ciel.
C’est la grandeur et la décadence de l’homme, qui n’a pas voulu respecter les commandements de Dieu et qui, de la sorte, se trouve séparé de Lui. Comme chaque pécheur, tout au long des siècles.
LE DESIR DE DIEU CHEZ l’HOMME

Et pourtant, dès la plus haute antiquité, nous voyons l’homme à la recherche de Dieu, pour en retirer ses bienfaits, la paix et la prospérité, dans un but intéressé. « Capturer » Dieu, l’obliger à descendre sur la terre, le « dompter » en quelque sorte, dans son propre intérêt !
Pour ce faire, l’homme imagine d’arriver le plus près possible du ciel, où Dieu est censé habiter. Et il se met à construire des tours de plus en plus hautes, les ziggourats (comme la Tour de Babel), non pas sous forme des pyramides « lisses »que nous connaissons, mais dont chaque côté représente comprend des « degrés », des « marches, un grand « escalier ».
Cette tour, était située à l’intérieur d’une ville. Sa partie basse, de grande dimension, servait de temple pour la divinité, et était appelée « la maison de Dieu ». Sa partie supérieure comprenait une pièce, ouverte vers le ciel, appelé « la porte du ciel » : c’est là que l’homme voulait « capturer Dieu, le contraindre à descendre dans la partie inférieure, « la maison de Dieu », et à demeurer ainsi dans la ville, pour y apporter la paix, la prospérité.
L’homme oubliait, ou ne savait pas encore, que Dieu est le Maître de l’Univers, de l’Histoire, et que c’est à Lui qu’il revient de prendre l’initiative. Qu’il était infiniment supérieur à l’homme et le transcendait. D’où son intervention, racontée dans le Livre de la genèse, au moment de la construction de la Tour de Babel (cf. Genèse chapitre 11°).

L’homme, détruit par le péché, ne peut atteindre, par ses propres forces et par ses propres efforts, le Ciel, et moins encore Dieu. Il est condamné à rester sur cette terre. « Adhaesit in terra venter noster ». Notre ventre est proprement attaché à cette terre de laquelle il a été tiré et formé. Il est condamné à la mort : « Memento homo quia pulvis est et in pulverem reverteris », souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière. Il reste désespérément lié à cette terre, à la mort, à la séparation d’avec Dieu, à cause de son péché, par l’envie du Diable (cf. Sagesse 2, 24), alors que Dieu l’avait créé incorruptible (cf. Sagesse 2, 23).
A moins que Dieu ne prenne l’initiative d’établir ce « pont » que l’homme ne peut réaliser, comme il l’avait promis à Adam et Eve. Triste destin. Tristes conséquences du péché.
(à suivre)

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