Petite reflexion jardiniÈre d'un samedi matin

Samedi 18 avril 2009 09h21 - PETITE REFLEXION JARDINIÈRE D'UN SAMEDI MATIN - art cinéma et philo "La culture c'est ce qui reste quand on a tout oublié". cette citation célèbre d'Edouard Herriot dans ses "notes et maximes" est généralement utilisée à tort et à travers et surtout de manière humoristique car elle semble a priori absurde, alors que c'est loin d'être le cas.
Il y a deux façons principales d'envisager la culture. La première, la plus fréquente, procède par entassement d'informations, utiles pour les jeux télévisés, pour les bêtes à concours, lauréats des grandes écoles, et qui souvent resteront dans l'état où on les a trouvées et permettront de briller dans les dîners en ville. Elle s'adresse davantage à la mémoire qu'à l'inconscient. La seconde vise à fertiliser une réflexion personnelle et par de-là une création. J'y pensais l'autre jour en remplissant mon bac à compostage de la première tonte de pelouse.
Dans un bac à compost on met à peu près tout ce qui est déchets organiques qui ont tous eu à un moment ou a un autre une fonction et une signification : fleurs, épluchures, déchets de viande, marc de café, vieux journaux etc ... qui au bout du compte et après fermentation et décomposition se transformeront en un terreau fertile duquel on ne pourrait nullement reconnaître l'origine de ce qui le compose et qui lui même contribuera à la pousse et au développement de plantes qui n'ont souvent rien a voir avec cette origine si ce n'est qu'elles sont les unes et l'autre constituées de combinaisons d'atomes. Je crois qu'il en est de même pour la culture, qui provient d'une absorbtion d'informations et d'expériences qui par fermentation émergeront un jour sous une forme inattendue dont le terreau d'origine aura été complètement oublié.
En dehors de la connaissance livresque, l'expérience est aussi un élément de la culture. Les gens d'expérience possèdent souvent un sixième sens issu de leurs succès et aussi de leurs erreurs passés qui forment le terreau dont il est question plus haut et qui leur permet de trouver spontanément une solution à un problème qu'il n'ont jamais rencontré. Ainsi, la culture n'est pas statique, elle implique un bouillonnement, une transmutation, une expension, une création, issus d'une alchimie mystérieuse.
Je crois que c'est sous cet éclairage qu'il faut interpréter la phase d'Edouard Herriot et non pas comme une maxime à la Pierre Dac qui pouvait par ailleurs se révéler philosophe lorsqu'il écrivait par exemple : "L'avenir c'est du passé en préparation" 0 miam  | 9 commentaires [0 TrackBack(s)] 9 commentaires : [Ajouter] [Inverser ▲]