Dominique de Villepin est-il en situation d'incarner une offre alternative pour la droite Républicaine ?
Depuis le premier trimestre 2008, nous avons assisté à quatre évolutions dans les rapports entre Nicolas Sarkozy et l'opinion publique :
- De la confiance à la suspicion : les éléments affectifs de confiance se sont peu à peu transformés en éléments " scientifiques " de crainte. Au début face à Nicolas Sarkozy, l'opinion se disait " il va me séduire ". Maintenant, elle dit " il va me manoeuvrer, me tromper ".
- De la joie à l'amertume : l'engouement du départ se transforme en ambitions inachevées : pouvoir d'achat, ordre, réforme … Depuis qu'il a grimpé dans la hiérarchie pour atteindre le sommet national, moins ses capacités semblent évidentes à remplir ses engagements.
- De l'union à la jalousie : toutes les relations semblent s'être altérées. L'homme qui montait pour porter le nouvel espoir est devenu l'homme qui " encombre ".
- De la cohérence à l'éclatement : l'absence de message fort principal met Nicolas Sarkozy en position défensive.
Il y a donc un espace pour une réelle concurrence.
La concurrence actuelle est-elle dangereuse ?
Aucun concurrent n'apparaît clairement comme lancé dans un axe de travail et de communication qui soit cohérent et donc efficace.
Il n'y a pas de " leader alternatif " qui se détache parce que :
- aucun concurrent n'a une stratégie qui repose sur un accord partagé d'objectifs,
- aucun concurrent ne dispose de moyens à la hauteur de la tâche,
- aucun concurrent n'émet un diagnostic qui rencontre une large adhésion de fiabilité dans l'opinion.
Ce constat explique le flottement généralisé qui s'est installé en dehors de coups sporadiques de ces leaders " nouveaux ".
Cette incertitude ouvre la voix aux votes purement protestataires dont les extrêmes et plus encore à l'abstention.
L'opinion n'aime plus le pouvoir présidentiel comme le montrent tous les sondages mais il n'y a aucune identité alternative.
Dans ce contexte, Dominique de Villepin peut-il émerger pour s'imposer ?
Les Français veulent vivre. Cette vie passe par la définition de nouveaux rapports entre les individus et le " système ".
La réponse dépend alors d'une autre question qui est de loin la principale : comment Dominique de Villepin parviendra-t-il à montrer à l'opinion que sa démarche n'est pas contre Sarkozy mais pour les Français dans leur quotidien ?