Un dimanche matin pluvieux pour s'en aller s'abriter sous la Grande Halle d e La Villette qui abrite
l'exposition Kréyol Factory.
Je revennais il y a peu de rencontrer le Vaudou au Troppen Museum d'Amsterdam dans une magistrale démonstration muséographique. Dimanche la prolongation était plus du champ sociologique et
politique avec un territoire élargi aux îles...
J'ai réellement déambulé près de 2 heures dans un cheminement thématique cadré par un décor aux matériaux naturels servant au mieux les oeuvres
présentées. Un parcours de 2800 m2 où sont dévoilées 85 peintures, photographies, sculptures et installations. Chaque salle ponctuée par une halte documentaire, isolée, calfeutrée comme on peut
l'être dans un baraquement de bidonville, qui colle à la réalité du sujet avec du solide, du concret, du vrai . Pas de blabla mondain par artiste médiatisé! De l'air frais et des mots non
altérés. Toute cette expo vise à faire comprendre l'identité des mondes créoles qui ont en commun une expérience de l'esclavage, de la colonisation.
J'ai remarqué avec intérêt les expressions artistiques non dénaturées par le mondialisme, les parisianisme ou new-yorkismes! Les peintures énigmatiques du guyannais
Tian-Sio-Po, les photographies de Polibio Diaz qui signe des intérieurs pauvres au baroque de pacotille, les relations à l'Afrique de Jack Beng-Thi, le trouble des genres et les dominations
exploitations sexuelles sous le joug de la violence de Lyle Ashton Harris et tous ces espaces culturels qui se chevauchent et se déconstruisent avec les photographies de la Réunion de Yo-Yo
Gonthier et les installations de Tony Cappelan.
Je ne finirais pas ce post sans une mention toute particulière pour le +Boat+ du Martiniquais
vivant à Paris Jean-François Boclé qui a empilé des cartons d'emballage du monde entier pour former la coque d'un bateau... et cette oeuvre explosive de Thierry Fontaine intitulée:"à Paris
quelqu'un m'a demandé si je parlais français"!