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Olé n°149 : Ne tombons pas dans l’anto-sarkozysme primaire

Publié le 21 avril 2009 par Toreador

Mardi, c’est Kiwis !

Eloge du Sarkozysme

A la recherche d’un sujet à me mettre sous la dent, j’ai parcouru la kiwisphère. Et je me suis rendu compte que notre réseau était beaucoup trop marqué par un antisarkozysme primaire.

Relisons les billets des derniers jours : Aurélien l’épingle parce que Sarkozy veut des médecins plus intuitifs que scientifiques. Irrévérencieux, H16 l’accuse d’avoir grosso-modo tout mal géré. Frednetick préfère taper sur lui, plutôt que sur Royal, même lorsque cette dernière raconte des âneries. On ignore si ces petits blanc-becs  se rendent compte qu’ils parlent non à un potos mais au Président de la république Française !

Quelle curée ! Quel hallali ! Ô vieillesse ennemie, n’a-t’il donc point vécu que pour cette infâmie ?

Même Louis XVI au pire moment de son existence a eu plus de défenseurs (trois pour être précis) que notre monarque actuel.

Que Nicolas Sarkozy doit être triste lorsque, le soir, d’un oeil distrait, il clique sur le mulot et parcourt la toile pour se distraire… et qu’il tombe sur des billets aussi méchants… Il y a de quoi devenir fou.

Aussi, je le proclame : je vais prendre la défense de notre Président. On fait bien l’éloge de la folie.

De la mauvaise foi des mauvaises gens

Tout d’abord, permettez-moi chers lecteurs, de pointer une ignominie.

Voici deux ans, le peuple français a voulu marquer un changement, un tournant, après 12 ans d’immobilisme chiraquien. Nous avons élu à une large majorité un vibrionnant réformateur, capable de mener cent batailles que d’autres auraient peur de mener, même séparément.

Et que faisons-nous ? Nous portons aujourd’hui au pinacle le héros de l’immobilisme, Chirac, un homme qui aurait trempé, murmure-t-on, dans plusieurs malversations financières. Pire, nous mettons dans les sondages le sombre et sommeillant François Fillon au dessus de l’homme que nous avons élu pour tout changer.

N’est-ce pas ingrat de notre part ? Vous avouerez que nous donnons ici une prime au « moins-faisant », à l’immobile, aux Dr Queuille en tous genres qui pullulent dans les corridors étroits du palais Bourbon.

Nous en venons même à regretter d’avoir élu Sarkozy plutôt que Royal. imaginez vous qu’elle eut été plus tolérante et responsable ?

Sarkozy = flexisécurité

D’autant que, comparé à ses voisins, Sarkozy s’en est plutôt bien sorti. Regardons les Américains avec leurs plans de sauvetage en série et les démissions des ministres nommés par Sarkozy Obama. Regardons Merkel qui n’a rien compris depuis le début de la crise. Sarkozy, lui, a agi, su ordonner l’Europe, et créé un ministère de la relance.

Il faudrait louer au contraire l’esprit d’initiative et d’adaptabilité du président.

Nous l’avions élu pour qu’il baisse les impôts et réduise les déficits ? Comprenant la gravité de la situation, notre président va les augmenter tous deux. Nous craignions un ultra-libéral qui démantèlerait l’Etat ? le voici keynésien et interventionniste. Nous pensions qu’il serait le caniche de l’Amérique ? Voilà qu’il fait cause commune avec Merkel et insulte Obama dans la presse.

On le critique sur l’OTAN, en oubliant qu’il ne fait que reprendre la politique de Chirac. Alors, à quoi bon ? Ce qui serait vertu pour l’un serait vice pour l’autre ?

Ceux qui critiquent son bougisme ne comprennent pas qu’une boussole ne peut pas se bloquer, sauf à perdre son rôle. Ce n’est pas Nicolas Sarkozy qui indique des orientations successivement divergentes, mais bien le Nord qui se déplace, au gré des crises.

Rollex, amicos, uxorem dilexit*

Ceux qui l’accusent de népotisme devraient faire repentitude. A-t-il fait de son fils un ministre ? Non, un simple conseiller municipal : n’auriez vous fait pas de même si vous aviez été maire ?

A l’inverse, c’est avec une grande magnanimité qu’il se laisse insulter et garde ses ennemis auprès de lui. Combien de temps Chirac aurait-il supporté Yade, Dati ou Copé ? Depuis 2 ans, Sarkozy supporte les vacheries de Debré, les états d’âme de Fillon, les indiscrétions des ministres franc-maçons dans le Canard enchaîné. Et qui a-t-il viré ? Personne.

Cet homme que tout le monde accable essaye de faire son travail. Il ne demande, pour toute rétribution, qu’une jolie femme et une rollex. On avouera que c’est frustre, à défaut de totalement respecter la règle de St Benoît.

Passant, va dire à Internet, qu’ici Nicolas Sarkozy a été lynché pour ses lois.

* La version originelle est « Fontes, amicos, uxorem dilexit » – Il aima les fontaines, les femmes et ses amis. Epitaphe de la tombe de Marcel Pagnol.
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