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Le modèle des prépas « égalité des chances » de l’ENM

Publié le 21 avril 2009 par Etudium
L’Ecole nationale d’administration (ENA), qui forme l’élite de la haute fonction publique, envisage désormais de créer, pour ses concours d’entrée, une classe préparatoire spécifiquement réservée aux étudiants les plus défavorisés. L’annonce en a été faite en mars 2009 par Eric Woerth, ministre du Budget et André Santini, secrétaire d’Etat chargé de la Fonction publique. Ce souci de mixité sociale est partagé, depuis plus d’un an, par l’ENM (Ecole nationale de la magistrature), précurseur en la matière.
Après avoir constaté que plus de la moitié d’une promotion d’auditeurs de justice (étudiants qui ont intégré l’ENM) passaient par une prépa privée - dont le coût avoisine les 3000 euros – l’école et le ministère de la Justice ont lancé, dès la rentrée 2008, des prépas « égalité des chances » gratuites, pour le fameux concours de la magistrature, où seuls 80 étudiants ont été admis en 2008, sur 1904 inscrits.
Des classes prépas gratuites à Paris, Douai et Bordeaux
Trois classes préparatoires, avec chacune environ quinze places, ont été ainsi créées. A Paris tout d’abord, avec une première promotion d’étudiants dès janvier 2008, à Douai et Bordeaux ensuite, depuis janvier 2009. Les premiers résultats sont encourageants : 3 étudiants de la prépa parisienne (2008) ont intégré l’ENM, deux autres ont été jusqu’aux oraux et 5 ont réussi des concours de la fonction publique de haut niveau (A et A+).
Un recrutement social mais aussi méritocratique
Comment fonctionnent ces « accélérateurs » de chances ? Côté sélection, le critère social ne suffit pas pour être accepté. En effet, les étudiants sont, dans un premier temps, sélectionnés sur dossier, dans lesquels figurent les conditions sociales bien sûr – être boursier pendant son cursus scolaire, issu d’un milieu social défavorisé (revenus familiaux) - mais aussi le mérite universitaire, avec les mentions obtenues.
Sur les 16 étudiants de la prépa parisienne (2008), 62 % étaient ainsi boursiers, avec un père ouvrier ou petit artisan (75 % d’entre eux) et une mère qui n’exerce aucune profession (pour 62,5 %). Côté excellence, ils étaient, à 81 %, titulaires d’un master 2 avec mention (une mention « très bien », cinq « bien » et sept « assez bien »).
Après cette sélection sur dossier succède l’étape de l’entretien. La personnalité du candidat et sa motivation sont alors scrutées à la loupe. Intensive, la prépa dure en effet près de neuf mois, avec moins d’une semaine de vacances. La présence en cours est en outre obligatoire pour les heureux élus. Un rythme très soutenu qui commence avec le recrutement des étudiants à l’automne, l’entrée dans la prépa en janvier pour aboutir au concours à l’été.
Pour en savoir plus : Educ pros

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