Selon une étude du cabinet américain Dow Jones Ventures Source, le montant des investissements de sociétés de capital risque dans les jeunes entreprises américaines à chuté de moitié sur le premier trimestre 2009.Le montant investis’est établi à 3,90 milliards de dollars etil s’agit du montant le plus faibledepuis 1998.Ce chiffre n’est pas une surprise dans le contexte actuel mais la véritable questionque l’on peut se poser c’est la place réelle du capital risque à terme tant aux Etats-Unis qu’en Europe dans le financement de l’innovation.La crise annoncée du capital risque semble donc lancée au Etats-Unis et selon les analyses de Dow Jones Private Equity Analyst, les gérants de fonds font face à une crise sans précédent dans l’histoire du private equity. L’industrie américaine du private equity avait levé 287,5 Md$ en 2008, en légère baisse par rapport à l’année 2007 (343,3 Md$), mais 2008 reste la deuxième meilleure année de l’histoire de l’industrie du private equity. L’essentiel de la collecte a été réalisée au cours des 3 premiers trimestres, car les levées de fonds ont été littéralement gelées à partir du mois de septembre 2008 et la chute est plus que brutale sur le premier trimestre 2009 avec une baisse de 81 %. Les investisseurs institutionnels ont du faire face à une crise de liquidité et gelé leurs investissements jusqu’à nouvel ordre. La tendance est à l’attentisme: les investisseurs institutionnels doivent faire face à une crise de liquidités sans précédent, et ont cessé tout nouvel investissement jusqu’à ce que l’allocation en Private Equity ne redescende au dessous de leur seuils d’allocation : souvent 5% du portefeuille total. Il y avait une surliquidité permanente dans la finance mondiale (souvent déplacée très rapidement par les hedge funds et d’autres fonds spéculatifs) mais on est au contraire aujourd’hui dans une crise de liquidité, les actifs se sont dépréciés d’environ 45.000 Md$ (45 trillions de dollars) il manque donc des liquidités pour “couvrir” certains titres ou comme adossement à certains actifs, c’est la crise du crédit que l’on connaît actuellement. A ce sujet, l’industrie du private equity a toujours un taux de liquidité à peu près identique, environ 20% à 25% des fonds gérés, ce qui permet d’investir (ou de ré-investir) rapidement si nécessaire dans les dossiers sans avoir à relever des fonds. On considère qu’en deçà de 25%, il est normal de relever des fonds. A l’intérieur de ces 5 % les fonds de venture capital représentent depuis longtemps la portion congrue (moins de 5% de l’industrie du private equity), avec une baisse tout aussi significative au cours du permier trimestre 2009: 23 fonds seulement ont été levés en Q1 09 pour un total de 6,7 Md$. Conclusion : Comme me le faisait remarquer un ami fin connaisseur depuis 20 ans du capitalrisque « aujourd’hui encore on a plus de chances de lever de l’argent pour racheter une entreprise même chère que de trouver une société de capital risque qui souhaite innover et prendre un risque avec vous. » Aux Etats-Unis et sans doute bientôt aux en Europe la période semble plus propice aux grandes fusions et acquisitions. Pour preuve dans le secteur high-tech le rachat de Sun par Oracle pour 7,4 milliards de dollars. Si la crise dure – comme les récentes analyses du Fond Monétaire International semble le montrer – il devrait en avoir d’autres à la place notamment de petites acquisitions technologiques ciblées que tous les acteurs de l’industrie high tech avaient l’habitude de mener. Pour le capital risque américain c’est une sortie naturelle à un prix de valorisation élevé des actifs qui risque de disparaître pour quelques temps.