Avec des si, je vous assure, on pourrait l’y remettre, pour un de ces grands crus millésimés 36 ou 81, longs en bouche, généreux, et qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ! Regardons les cépages.
Certes l’Aubry 2009 a de la cuisse, mais lourd, déconseillé aux hépatiques. Le Besancenot est un peu jeune mais prometteur ; arrière-goût de fraise et d’olive, détonant . Le Mélenchon améliore indiscutablement le vieux rouge de table P.C., mais le vignoble est trop petit pour une commercialisation conséquente. Le Valls est clairet mais frais ; plaisant pour les pique-nique de rallyes. Le Hollande, longtemps servi dans les banquets, peut plaire encore ; accompagne très bien les fromages à pâte cuite. Le Strauss-Kahn, très prisé à l’export, pourrait faire un retour sur nos tables ; excellent pour les noces.

Si Royal, dans le pinot jusqu’au cou, à l’issue de sa tournée du pardon, se mettait à l’Evian et nous lâchait la grappe ;
si Villepin, dans les graves, réussissait à droite la réintroduction du phylloxéra ;
si Bayrou, entre le Jurançon et l’eau de Lourdes, parvenait à pourrir la treille U.M.P. en prétendant sulfater ;
si le capitaine crochet Le Pen, ou sa Marine, venaient encore à nous crever la barrique sur le pont d’un paquebot fantôme ;
surtout, surtout si Sarkozy renonçait à lui-même, c’est-à-dire à l’excès : tanin fort en gueule et robe pétante, son label A.O.C. et le secret de sa fortune quoi qu’on dise.


Qui vivra boira. Oui, oui, avec des « si » on peut remettre la gauche en bouteille. Elle aime à vendanger les raisins de la colère et les Français ont le palais changeant. Mais pourquoi chacun, dans le secret de sa cave, craint-il vaguement que le Côtes-de-Rose sente le bouchon ?
Arion
ééé
ééé
