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Je suis une bande de jeunes (deuxième partie)

Publié le 23 avril 2009 par Omelette Seizeoeufs

Hier je parlais de l'inefficacité réelle de la nouvelle loi sur les "bandes". Encore une loi pour rien, du bruit (beaucoup) pour rien. Les ficelles sont tellement grosses, tellement usées (une ficelle peut-elle être usée jusqu'à la corde ?) que l'on se dit parfois qu'il n'est même plus la peine de les relever. Après tout, à notre tout petit niveau, cela contribue à renforcer le bruit, et pendant ce temps là on ne parle pas d'autre chose, comme ce que le pauvre Éric Besson est en train de nous préparer pour débarrasser les honnêtes gens de Calais de ces clandestins que Nicolas Sarkozy avait déjà mis dehors en 2002 pour régler le problème de Sangatte. J'étais tout particulièrement touché par ce représentant (un frère anonyme) d'une entreprise qui voit dans ces clandestins un menace existentiel :

"Si on ne fait rien, nos entreprises n'existeront plus l'année prochaine", a affirmé de son côté le représentant d'European Diesel Card, sans décliner son nom.

Je prolonge ma digression quelques phrases de plus pour inclure cette jolie déclaration de la maire UMP de Calais qui n'hésite pas une seconde à associer, de façon complètement farfelue, les clandestins qui cherchent à gagner le Royaume Uni et le chômage dans sa ville :

De son côté, la maire de Calais, Natacha Bouchart (UMP), a souligné que sa ville comptait 14% de chômeurs et 6.000 Rmistes. "Nous n'arrivons plus à gérer le problème des migrants" a-t-elle dit.

Bref, voilà ce dont je devrais être en train de vous parler aujourd'hui, mais quand je tiens un sujet j'ai parfois quelque mal à le lâcher, et je reviens à nos bandes. De jeunes, à condition que ce ne soient pas des simples "groupes de copains".

Une mesure pour rien (même la police est d'accord), donc, mais à haute valeur symbolique, dans un domaine où le symbolisme est tout, et où la réalité n'est rien. De plus c'est un terrain symbolique de prédilection pour le Chanoine de Latran (CDL, merci à peuples). Et c'est donc symboliquement que cette loi me gêne, car elle est l'expression, de la part des gens bien, de la certitude d'une culpabilité partagée de ces gens là. "Mais Monsieur, je n'ai rien fait, c'est eux..." "T'es copain avec eux?" "Oui mais..." "Dans le fourgon!" Ils sont tous coupables, même s'ils n'ont rien fait. Parce que même si on ne peut rien prouver, nous savons tous très bien qu'ils sont coupables. Alors pourquoi tergiverser?

Heureusement, la justice semble encore exiger des preuves, maintient un certain sérieux. Malheureusement, elle n'a aucun contrôle sur l'instrumentalisation des lois, devenus des sortes de tractes ou des jouets où le Pouvoir peut flatter la xénophobie des honnêtes gens.


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