Magazine Humeur
Mon chien, ce matin, m'a parlé : « Je ne sais pas que je vais mourir », m'a-t-il-dit.
J'en fus surpris. Se pouvait-il qu'il en sache autant ? Sur lui, et sur moi.
Etrange...
Mon chien ne ressemble habituellement à rien. Il se contente la plupart du temps d'aimer s'abreuver à une cuvette de chiottes à peine tirée par mes soins. Bel animal, en vérité.
Néanmoins, il avait parlé...
J'en avais rêvé, plusieurs fois, songeant par-là même à ce que les âmes enfantines décident immédiatement : « que les animaux sont comme les hommes. »
Mais là, c'était un fait. Il avait dit... qu'il ne savait pas... Par-là manifestant un savoir certain et conscient.
Si les chiens se mettent à savoir qu'ils ne savent pas, les hommes doivent-ils ne plus savoir qu'ils savent ? C'était là la question, ce matin, qui me taraudait.
L'araignée vint cependant à moi. « Cesse donc de te compliquer l'esprit. Ton Chien ne peut t'avoir dit cela. Sois donc simple. Nous ne pensons pas, ni lui, ni moi. Contrairement à toi, l'Etre humain. Lis donc Lacan, si tu es doutes, ignorant... »
Evidemment...
Je repris donc mes esprits ; et dévorai sur-le-champ un Os, me souvenant de la formule de Spinoza selon laquelle : « L'homme libre ne pense rien moins qu'à la mort. »
Je fus définitivement soulagé. Prenant de surcroît contact avec la substantifique moelle de la meilleure philosophie : « Vis donc en Immortel, animal... »
C.Q.F.D, en effet.