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Economie : chut le Conseil fédéral dort

Publié le 24 avril 2009 par Kalvin Whiteoak

Certes, l’art de prévoir ce qui va arriver n’est pas le propre de Doris Leuthard, qui en septembre dernier ne voyait toujours pas la crise arriver en Suisse, ce fameux ilot à l’abri de tous les dangers, et qui surtout ne voyait qu’une éventuelle baisse de la croissance du PIB pour 2009, mais sûrement pas une récession et une baisse historique de ce dernier en 2009.

Quelques centaines de millions vont être utilisés dans deux mini-plans de relance vaguement concoctés à Berne. Mais notre gouvernement, à l’image de Doris, dort du sommeil du cancre au fond de la classe s’agissant de mesures concrètes et efficaces pour lutter contre ce qui est clairement le plus grave accident économique en Suisse depuis les années 30 du siècle passé.

Aux dernières nouvelles, les braves conseillers fédéraux veulent attendre de posséder les chiffres de la conjoncture en juin pour réfléchir … et le cas échéant proposer quelque chose de concret. Ils ont sans doute dû suivre les bons conseils du gourou Garelli pour qui la crise sera finie en septembre 2009 et la reprise toute automnale cette année encore …

Sauf que le gourou en question n’est pas connu pour la justesse de ses prédictions et que le Conseil fédéral pourrait aussi largement s’inspirer de ce que d’aucuns clament depuis des mois et confirment ces derniers jours (le FMI par exemple, qui vaut bien un tirage de cartes garellien) et qui selon son directeur ne voit aucune éclaircie avant mi 2010, et à condition que les USA parviennent à retrouver un peu de croissance.

Les exportations suisses ont chuté de 23 % au premier trimestre : chiffre lui aussi historique mais qui visiblement ne concerne pas nos édiles.

Sans doute en sont-ils encore à l’analyse qu’ils nous distillaient il n’y a pas longtemps selon laquelle la crise ne serait pas économique mais juste financière …

S’ils ont une dose minimale de sens de l’autocritique, ils devraient admettre qu’ils se sont lourdement trompés sur ce point, alors qu’ils avaient été dûment avertis. Ils n’ont pas voulu voir autre chose que midi à leur porte et la belle couleur verte de l’herbe des campagnes de la Suisse primitive. Et voila donc le résultat.

En ne prenant absolument pas au sérieux la crise actuelle, ils continuent à conduire le pays tout entier dans le mur. Le chômage des jeunes explose, celui des seniors ne se porte pas mieux, et sur le plan structurel, l’économie suisse reste tellement cartellisée que le concurrence n’y joue pas un rôle moteur ou incitateur.

On continue par exemple de se demander si une troisième voie autoroutière entre Genève et Lausanne serait justifiée, alors qu’on rappellera aux jeunes que ce tronçon fut ouvert dans sa forme actuelle il y a 45 ans, à l’occasion de l’EXPO 1964.

Le simple bon sens voudrait que l’on admette que les choses ont changé sur cette question en un demi siècle, mais non, on réfléchit, on étudie, on nomme des commissions, bref on patauge dans le yaourt aux fraises, mais surtout on ne saisit pas l’occasion d’une nécessaire relance pour effectuer des travaux publics indispensables ( bizarrement sauf en Suisse alémanique, près de Zurich, évidemment).

On  a certes les gouvernants qu’on mérite. Mais si visiblement ils sont dépassés, il faut les changer en vitesse.

Et des esprits aussi peu curieux que la majorité de ceux qui hantent le gouvernement actuel devraient être mis à la retraite au plus vite. Ils donnent l’impression de ne maîtriser aucun des sujets qui les concernent, que ce soit en matière de fiscalité, de secret bancaire, de plan de relance ou de capacité à faire au pays rentrer des ressortissants suisses retenus en otages en Lybie depuis des mois.

Navrant et grave.


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