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Russie : la population est massivement dépressive

Publié le 24 avril 2009 par Colbox

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Russie - La population est massivement dépressive
De notre correspondante à Moscou, Nathalie Ouvaroff, le vendredi 24 avril 2009
(Source : France-Soir.fr)

La santé mentale des Russes est au plus bas. A l’heure actuelle, 85 % de la population souffre de dépression et de troubles mentaux plus ou moins importants. Cette semaine au cours de la réunion du comité consacré au problème des invalides, Serge Mironov, porte-parole du Conseil de la Fédération et président du parti gouvernemental « Russie Juste » a poussé un cri d’alarme. Ce phénomène s’explique par la conjonction de plusieurs facteurs : pauvreté, chômage, alcoolisme, et perte de confiance dans l’avenir. Citant des chiffres émanant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il a révélé que « 25 % de la population avait besoin d’un suivi psychiatrique contre 15 % dans les autres pays du monde. Si nous comparons avec les données des années 90, nous constatons que le nombre de patients des hôpitaux psychiatriques a presque doublé ».

Perte de 5 % du PNB
Le bilan économique s’en trouve même affaibli : les maladies mentales coûtent cher et font perdre chaque année 5 % du PNB. Par ailleurs, l’officiel russe n’hésite pas à pointer la responsabilité du gouvernement dans cette situation, en soulignant que la Russie « ne remplit pas les obligations qu’elle a contractées il y a quatre ans dans le cadre de la convention européenne et du plan européen pour la protection de la santé mentale de la population. » Alors qu’un million et demi de Russes sont actuellement hospitalisés dans des asiles, la psychiatrie demeure le parent pauvre de la médecine et souffre d’un manque chronique de financement. Utilisée pendant la période soviétique pour réprimer les opposants que l’on faisait passer pour des malades mentaux, la psychiatrie continue à avoir mauvaise réputation tant parmi la population que dans le milieu médical.

Le pays ne compte que très peu de psychiatres hautement qualifiés, les jeunes médecins préférant choisir une spécialité plus reconnue. La plupart des infrastructures hospitalières sont quant à elles délabrées et les médicaments en quantité insuffisante. Comble du comble : quand un malade est enfin traité et sort de l’hôpital, le suivi médical est inexistant.

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