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Le pardon n'existe pas

Publié le 25 avril 2009 par Didier54 @Partages
Le pardon n'existe pasLa Littérature, si c'est pour ne rien découvrir du monde qui nous entoure, pour ne pas élargir et approfondir cette vision, ça ne m'intéresse pas. L'écrivain doit être un passeur. Ce qui m'intéresse le plus, c'est d'inventer à chaque fois une certaine forme à cette démarche (et si possible une forme novatrice) si bien que les péripéties du récit sont secondaires.
Ainsi s'exprime, dans Le Magazine des Livres, Philippe Djian. A propos de Doggy Bag, une série en six tomes. Mais ça pourrait tout aussi bien convenir à Impardonnables, bouquin que je viens de terminer et qui m'a aspiré du début à la fin.
De fait, on découvre du monde qui nous entoure, tout du moins on le perçoit différemment. On le regarde différemment. On découvre aussi, comme toujours avec Djian, quelques morceaux de musique, deux ou trois films, quelques auteurs (ici notamment Hemmingway) et... le Pays Basque.
Où il est question du deuil, de reconstruire sa vie tant bien que mal, des mots qui tournent dans la tête, des silences qui plombent l'époque, de trahison, d'élever ses enfants, d'écriture, mais aussi de solitude, de jeunes et de vieilles vies, avec en toile de fond, discrètement obsédante, la question du pardon. Une question qui n'en est pas une, qui ne se pose pas, mais à laquelle le bouquin apporte des éclairages.
On se dit à la fin qu'il est des choses, impossible de pardonner. Alors on s'accommode. Et puis forcément, derrière tout ça, on prend sa propre loupe, on scrute sa propre vie, on se dit et toi, dans tout ça. Message reçu.
Et impatience, puisque l'on apprend que ce sera bientôt un film, impardonnables. De Téchiné, en plus. Classe.
« Je songeais à me remettre à l’écriture d’un roman pour dresser un rempart autour de moi, j’y songeais sérieusement. Je tenais le coup, depuis des années, au moyen de quelques articles, de quelques vagues nouvelles, semblant plus occupé que je ne l’étais réellement, mais aujourd’hui, dans cette situation, le retour au roman semblait s’imposer. Son épreuve semblait s’imposer. Ecrire un roman requérait tant d’énergie que tout le reste passait au second plan. C’était l’avantage. »
Philippe Djian

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