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Conférence de Durban II. Le malaise...

Publié le 26 avril 2009 par Sarah Oling

Comme beaucoup, je n’attendais pas de cette deuxième conférence de l’ONU sur le racisme, qui s’est achevée à Genève vendredi 25 avril dernier, qu’elle fasse disparaitre d’un coup de baguette magique les conflits et le racisme dans le monde. Comme beaucoup, je craignais de voir se reproduire le triste scénario de Durban I, en 2001, quelques jours avant les attentats du 11 septembre. Conférence marquée par le départ anticipé des Etats Unis et d’Israël, après la présentation d’un avant projet de déclaration assimilant le sionisme au racisme.
 C’est pour ces raisons que plusieurs pays, dont
Israël et les Etats-Unis, avaient opté pour le boycottage de la conférence de Genève. Conférence ouverte le 20 avril par le Président iranien Ahmadinejad . Ce discours, si « nauséeux » a provoqué le départ de plusieurs dizaines de délégations, notamment française et européenne, quittant ostensiblement la salle. Réaction qui peut largement s’expliquer, au regard des propos tenus, dont je vous livre un florilège : 

« Chers amis, aujourd'hui, la communauté humaine est confrontée à une sorte de racisme qui a terni l'image de l'humanité au commencement du troisième millénaire.
Le Sionisme Mondial personnifie le racisme qui a faussement recours aux religions et abuse des sentiments religieux pour dissimuler son visage haineux et laid. Cependant, cela a beaucoup d'importance de mettre en avant les objectifs politiques de certaines puissances mondiales et de ceux qui contrôlent d'énormes ressources économiques et intérêts dans le monde. Ils mobilisent toutes les ressources dont leur influence économique et politique et les médias mondiaux pour apporter en vain un soutien au régime Sioniste et pour minimiser malicieusement l'indignité et le déshonneur de ce régime.
Ce n'est pas simplement une question d'ignorance et on ne peut mettre fin à ces phénomènes hideux par des campagnes au niveau consulaire. Des efforts doivent être faits pour mettre fin aux abus par les Sionistes et leurs supporters politiques et internationaux et dans le respect de la volonté et les aspirations des nations. Les gouvernements doivent être encouragés et soutenus dans leurs combats visant à éradiquer ce racisme barbare et pour avancer dans les réformes des mécanismes actuels internationaux.
Il n'y a aucun doute que vous êtes tous conscients des conspirations de certaines puissances et des cercles Sionistes contre les buts et objectifs de cette conférence. Malheureusement, il a eu des écrits et des déclarations en soutien aux Sionistes et à leurs crimes. Et c'est la responsabilité des représentants honorables des nations de dénoncer ces campagnes qui vont à l'encontre des valeurs et principes humains.
On devrait reconnaître que de boycotter une telle rencontre ayant une portée internationale remarquable est une véritable indication qu'on soutient cet exemple flagrant de racisme
. (l’intégralité du discours est accessible par ce lien
Ahmadinejad : L'intégralité de son discours à Durban 2)

Comment poursuivre sereinement ensuite des travaux sensés apporter des solutions concrètes et humanistes au fléau du racisme qui gangrène une partie de la société mondiale ? Certains intervenants, comme le représentant du Kénya Githu Muigai, rapporteur spécial de l'organisation sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance, ont fait le constat que "Durban II" a illustré la nécessité "d'écarter les débats idéologiques incendiaires du travail concret, technique, qui doit être accompli sur le front du racisme». Il a rajouté "Beaucoup des sujets qui ont dominé les échanges n'ont rien à voir avec le débat sur le programme qui doit être adopté pour lutter contre le racisme", invitant l'Onu à en tirer les leçons.

Entre polémiques, malaise, confusion dans les propos, départs anticipés de délégations qui ne se sont pas déshonorés en laissant leur chaise vide, que restera-t-il de Durban II ? La caution de respectabilité apportée par l’ONU au président iranien lui a permis de lancer «  à la ville et au monde » des propos indignes. Le racisme, sa lutte, les moyens pour tenter de l’éradiquer, est une cause sérieuse, si sérieuse qu’il y a grand danger à laisser s’exprimer au nom de ce combat des voix plus que discordantes.


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