Depuis qu’il a été propulsé adjoint à la une direction éditoriale unique du groupe Edipresse, Peter Rothenbühler s’est gardé une rubrique du samedi dans laquelle il parle de tout et de rien. Surtout de tout, mais pour un rien.
Dans le A propos de tout de samedi dernier, l’ancien rédacteur en chef du Matin se plaint des hésitations et des revirements successifs dans le choix d’un lieu d’implantation pour les futurs stade de foot du Lausanne Sports et Musée de beaux-arts. Face aux délais imposés par un référendum populaire gagné et une initiative bientôt soumise au peuple, il conclut :
En attendant, le bord du lac entre Ouchy et Saint-Sulpice reste un désert avec des infrastructures des plus misérables (buvettes, toilettes niveau zéro).
Autrement dit, sans Musée des beaux-arts et sans stade de foot (ni piscine couverte et centre commercial) le bord du lac est, selon le chroniqueur et le Larousse ou Le Petit Robert, un lieu inhabité, impropre à la vie, abandonné de tous …
Drôle de conception du désert que voilà !
Un rapide survol de la région à l’aide de Google Maps nous révèle que l’on trouve, dans l’ordre, en partant depuis le port d’Ouchy : la port de la Sagrave et celui de la CGN, la piscine de Bellerive et son restaurant, le théâtre Vidy-L, le tennis club Stade-Lausanne et son restaurant, L’Amnésia’ Club et le restaurant de la Voile d’Or ainsi que celui du Carrousel, le port de Vidy et le stade Juan Antonio Samaranch, une dizaine de terrains de sport, les clubs d’aviron du Lausanne-Sports et du Rowing Club, le stade Pierre de Coubertin, des terrains de beach volley, un bowl, le camping de Vidy et son restaurant Les Berges, le restaurant La Vaudaire, le Château de Vidy qui est le siège du CIO, la zone de détente du parc Bourget et sa réserve ornithologique et de faune, le centre sportif de l’Unil-EPFL et enfin … Saint-Sulpice. Ouf !
Avouez que ce désert est particulièrement riche et qu’il y a de quoi y satisfaire pas mal d’envies et de besoins, même si je ne suis pas allé faire le décompte des toilettes qui semblent constituer un des intérêts essentiels de la chronique incriminée. Un chose est certaine, les tenanciers des “misérables buvettes” vont apprécier les propos du Rottweiler de service à leur juste valeur et, au cas où il pointerait le bout de son nez dans l’un ou l’autre de ces établissements, risquent bien de le servir comme il le mérite.
Toute compte fait, cette chronique me laisse à penser que le pauvre Peter vient peut-être d’entamer un longue traversée du désert dans sa carrière d’homme de presse.