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La petite histoire des oméga-3

Publié le 24 avril 2009 par Faten_isodis

Pour bien comprendre pourquoi on en parle tant aujourd’hui, il s’avère important de remonter le cours de l’histoire.
1923 : découverte de la Vitamine F
Les scientifiques américains Burr et Evans découvrent que lorsqu'on prive des rats d'acides gras polyinsaturés, de nombreux troubles apparaissent. La notion d'acides gras indispensables est née. Puisque que l’organisme ne peut les fabriquer il faut donc les apporter à l’organisme.
1930 : notion oméga-3 et oméga-6
Burr découvre qu'en cas de carence en linoleique, l'apport d'alpha-linolénique ne rétablit pas la situation, et inversement. Il n'y a donc pas une Vitamine F, mais bien deux familles d'acides gras essentiels : les omega-3 issus de l'acide alpha-linolenique, et les oméga-6 issus de l'acide linoleique (ces acides gras doivent tous les deux leur prefixe " lin " à la graine de lin dont ils ont été extraits (Burr and Burr 1929; Burr and Burr 1930).
1970 : l’épidémiologie
Les premières observations qui mettent en évidence le lien entre omega-3 et maladies cardiovasculaires datent des années 70. C'est l'absence de problèmes cardiaques chez les esquimaux qui met un épidémiologiste danois sur la piste des omega-3 du poisson (Kromann and Green 1980).
Puis l'enquête des "7 pays" révèle ensuite l'originalité du régime crétois ; il comprend de nombreuses sources d'omega-3 et semble lié à l'espérance de vie record de la population de l'île.D'autres données suggèrent ensuite que la longévité des japonais tient aussi à leur consommation élevée de colza, de soja et de poisson (Hirai, Terano et al. 1989 ; Kagawa, Nishizawa et al. 1982).
1982 : Prix Nobel
L'explication du lien entre déficit d'apport en acides gras essentiels et symptômes de ce déficit a valu aux suédois Bergstrom et Samuelsson et au britannique Vane l'attribution du Prix Nobel 1982. Ils ont démontré le rôle central joué dans l'organisme par les eicosanoïdes, des molécules à effet " hormonal " : les médiateurs cellulaires tels que prostaglandines, prostacyclines, thromboxanes, leucotriènes, qui régulent l'immunité, l'agrégation plaquettaire, l'inflammation etc...Toutes ces molécules ont un point commun : elles sont toutes fabriquées à partir de deux précurseurs que sont les acides gras insaturés omega-3 et oméga-6.
Les années 1990 : la clinique
L'épidémiologie a permis de bâtir " l'hypothèse oméga-3 ". Ce sont les études cliniques des années 90 qui vont définitivement valider cette hypothèse. Ces études argumentent l'apport d'oméga-3 dans des populations à risque cardiaque (Burr, Gilbert et al. 1989 (DART) ; Marchioli, Bomba et al. 1999 (GISSI) ; de Lorgeril, salen et al. 1994 et 1999 (Lyon)).
Les années 2000 : la santé mentale
Le champ d'application des omega-3 ne se limite plus au domaine cardiovasculaire. Des études chez l'animal d'abord, puis des études de populations humaines et l'utilisation des profils d'acides gras du sang chez des patients montrent qu'un taux élevé d'omega-3 dans ces tissus est corrélé avec une réduction de la fréquence de certaines maladies mentales comme la dépression, ou neuro-dégénératives comme la maladie d'Alzheimer. Ces observations sont ensuite confirmées par des études cliniques qui mettent en évidence le rôle central des acides gras polyinsaturés dans le fonctionnement de notre cerveau.
Chaque mois, de nouvelles études cliniques démontrent les bienfaits des oméga-3 dans les domaines cardiovasculaires, cognitif, de la santé mentale, articulaire, du dévellopement du cerveau du fœtus ….

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