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Justice et “indépendance”

Publié le 28 avril 2009 par Kalvin Whiteoak

Les magistrats de tout temps, enfin du moins depuis l’Esprit de Lois, revendiquent un aimable et pratique parapluie, celui de l’indépendance. Nul ne saurait leur dicter la conduite à suivre dans l’acte de juger. Nul ne saurait critiquer une décision de justice sans qu’il commette par là une crime de lèse-magistrat. Nul ne saurait leur dicter un volume de travail minimal à effectuer, ce serait les empêcher de travailler en toute quiétude (recte, de dormir à demeure). Nul non plus ne saurait exiger d’eux qu’ils soient tenus pour responsables de leurs actes, ce serait alors auto-bloquer une justice déjà bien gênée aux entournures et jamais avide d’efficacité.

En marge de l’affaire d’Outreau qui tient du scandale judiciaire médiatisé mais qui n’est que le petit sommet d’un iceberg plantureux d’affaires mal ficelées et de décisions mal fagotées, le CSM français vient “d’infliger” une “réprimande” au fameux juge Burgaud, une mascarade de jugement des juges par eux-mêmes.

Et en plus l’intéressé s’en plaint et fait recours contre cette décision qui selon son conseil (soudain promu au rang de Zorro défenseur du pauvre juge) n’a aucun sens et ne repose sur aucune faute professionnelle. Il faudra lui acheter une paire de lunettes au conseil en question, car même s’il s’appelle Maisonneuve, un ravalement de ses façades s’avère nécessaire.

La race des juges a de tout temps posé des problèmes, aussi bien aux politiques qui sont censés leur concocter des textes clairs que les juges renâclent à appliquer ou alors dénaturent à qui mieux mieux, qu’au justiciable qui ne peut que constater que cette branche des hominidés vit sur une planète totalement déconnectée de la réalité.

On en vient donc à se poser la question au 21e siècle de la légitimité de cette fameuse indépendance. Érigée au nom des grands principes de la démocratie, cette indépendance est devenue aujourd’hui un bunker protégeant le juge contre toute mise en cause de sa qualité, qu’elle soit professionnelle ou humaine.

Elle ne sert paradoxalement pas les intérêts du justiciable qu’elle était censée protéger, mais n’est plus qu’un restant de pratique professionnelle sans aucun sens. Personne aujourd’hui ne croit en cette indépendance au bon sens du terme : le juge veut plaire au pouvoir en place, singulièrement à celui de sa hiérarchie, et sa hiérarchie veut elle être réélue et donc plaire au pouvoir politique.

Pour le surplus, le juge n’ayant viscéralement aucun sens des responsabilités, se terre derrière ce principe pour faire tout et n’importe quoi en toute impunité et pour une bonne partie de l’éternité si on continue comme ça. Avec les dégâts que l’on connaît.

Trois réformes s’imposent donc de suite : l’abolition pure et simple de l’indépendance du juge (la seule façon de le faire travailler, en France comme en Suisse) et sa mise sous tutelle par un conseil des sages ayant pouvoir de sanction, conseil composé de laïcs uniquement, de tous les bords politiques. A ces deux pans de réforme il convient d’ajouter celle la responsabilisation juridique du juge non pas nécessairement pour son acte de juger, mais pour les dommages qu’il crée en ne se conformant pas au minimum de ce que l’on est en droit d’attendre en terme de procédure et de bon sens de la part d’un magistrat.

Ceux qui alors oseront encore emprunter la voie de la magistrature seront de vrais professionnels tellement indépendants de fait que leur contrôle deviendra très facile et que la justice y gagnera.

Et on aura enfin fini d’entendre les permanentes jérémiades de cette race de privilégiés qui passent leur temps à se plaindre, ou à s’addonner à la pêche ou/et à la boisson (un must dans la profession)  plutôt que de travailler correctement et un minimum.

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Justice et “indépendance”


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