Loin de moi l’idée dans cet article de parler uniquement de pandémie, de risque pour l’humanité ou autre. Pas que je ne pense pas que cela ne puisse se produire, mais plus parce que je préfère attendre de voir évoluer les choses avant d’hurler avec les laboratoires pharmaceutiques.
Je préfère m’interroger sur les décès et la propagation.
Drame humain que la perte de personnes liée à une grippe. On parle de pas loin de 200 personnes à priori. Le problème se situe dans le fait que l’on meurt au Mexique et pas ailleurs. L’explication est assez simple : l’accès à la nourriture, aux soins et à la santé.
Car, et cela est démontré par le fait que le même virus impact d’un côté et de l’autre de la frontière, soit aux USA et au Mexique, il n’est mortel que dans la « partie pauvre » du Mexique. Et pas n’importe laquelle : celle où l’industrie industrielle du porc a été mise en surexploitation pour couvrir le marché américain (du nord) et européen à moindre coût.
C’est bien une fois de plus un drame de la concentration animale en vue du profit maximal et de la pauvreté. Tout comme la grippe aviaire.
Cette logique d’industrialisation du monde et de la course aux prix toujours plus bas (surtout par pression sociale et maintien des salaires au plus bas) entraîne une logique du moins disant environnemental et sanitaire. Tirer sur les coûts à finalement un prix …
En concentrant les animaux dans des exploitations indignes de l’humanité dont nous nous réclamons, nous ne faisons qu’aggraver le risque de pandémie animale, et donc de pandémie humaine. C’est cela qui entraîne des phénomènes comme celui que nous vivons aujourd’hui.
Ajoutons à cela la désorganisation voulue des systèmes de santé et d’éducation des pays pauvres (merci le FMI à qui on vient de donner 1000 milliards pour jouer encore un peu), cela commence à donner les bases solides d’une véritable poudrière virale. Les manques d’accès aux soins et à l’hygiène facilitent la propagation, voir la rendent encore plus rapide.
Au lieu de faire le procès des inégalités de traitement de l’humanité, nos chers penseurs de l’économie mondiale font aujourd’hui une sorte de « haro sur le cochon » et donc une mise en accusation du Mexique. Mais n’est ce pas un peu risible de se dire que d’un côté la situation mexicaine est voulue, pensée et que de l’autre, quand elle devient dérangeante, elle serait le fait des éleveurs mexicains uniquement !
Sans réel système de santé pour tous, sans une réflexion plus poussée sur nos modes d’élevages animaliers, sans une réelle remise en question des régimes alimentaires des pays riches, nous allons vers la mise en danger de tous, non pas seulement par un risque de pandémie, mais aussi par la déshumanisation constante et l’abomination sociale.
Il est temps de poser le problème pour le résoudre à la source plutôt que de cherche une solution palliative mais inadéquate.