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Crise boursière : on se voile la face

Publié le 13 septembre 2007 par Kalvin Whiteoak

trader.jpgAvez-vous remarqué que depuis quelques jours on n’en parle plus dans les médias traditionnels, un peu comme si rien ne s’était passé et qu’aucune conséquence n’était à attendre des heurts que la bourse a connus récemment à cause de la crise des "subprimes" américains. Avez-vous remarqué que simultanément l’euro a atteint son record historique contre le dollar, l’euro n’ayant jamais été si haut contre le dollar depuis sa naissance. Avez-vous remarqué que le franc suisse est toujours aussi faible face à l’euro ? Avez-vous remarqué les propos lénifiants de certains banquiers et autres analystes prétendûment brillants qui osent prétendre que toute cette bulle n’aura quasiment aucun effet en Europe et dans le monde.

Il ne s’agit pas de jouer les Cassandre, mais il est évident que tout ce silence orchestré ne l’est pas sans but ni raison. Tout d’abord, et comme d’habitude, les USA lâchent le dollar pour que leurs remboursements de dettes et autres paiements d’intérêts dûs notamment au coût de la guerre en Irak se fassent au rabais et au détriment des autres nations, et notamment des Européens qui n’ont pas assez contribué à leurs yeux à la "lutte contre l’axe du mal". Ensuite, les banquiers, qu’ils soient commerciaux ou institutionnels, n’ont encore pas communiqué sur les engagements de leurs établissements dans ce fameux commerce spéculatif, à quelques exceptions près.

Enfin, les banques centrales ont injecté des centaines de milliards d’euros, de dollars, de francs et de yens dans le circuit, pour éviter que le système bancaire se grippe. Ou en français, pour faire payer aux consommateurs les erreurs des traders qui eux continuent de recevoir des millions de francs de salaire par an, même quand ils se trompent complètement et qu’ils trompent leurs clients. S’agissant des injections de devises, on peut presque dire que les banques centrales sont ici des faux-monnayeurs de luxe dans ce cas, car leur papier n’a dans cette situation pas de réelle valeur, sinon celle d’une sorte de thermomètre de la confiance. La profession de banquier est la plus sûre du monde: les banques centrales colmatent les brèches en pompant sur le volume de la monnaie scripturale au détriment de la croissance économique réelle et en faisant payer le chaland lambda en fin de course. Car c’est justement ce qui va se passer: une hausse des taux d’intérêts, des prix, une diminution d’une croissance déjà misérable, et quelques faillites retentissantes.

Pas très moral tout ça, et surtout pas très commenté ce qui laisse penser que justement il y a problème tant éthique que financier.


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